L’annonce du 9 mars avait soulevé la colère du monde culturel régional. La région Auvergne-Rhône-Alpes révélait vouloir verser 400 000 euros de subvention au festival Tomorrowland, qui se tiendra à l’Alpes d’Huez en juin. Cette somme ira en réalité à la commune qui accueillera le festival.
Le 21 mars, trois acteurs régionaux ont été reçus par la région. Nicolas Riedel, directeur d’Auvergne-Rhône-Alpes spectacle vivant, Jean-Brice Lacombe, vice-président de Grand Bureau, délégué du Syndicat des Musiques actuelles, Pierre Dugelay, directeur du Périscope se sont vu confirmer que l’argent versé au festival Tomorrowland n’impacterait pas le budget de la culture, mais serait imputé aux budgets tourisme et économie. Les 400 000 prévus seront donc versés à la commune de l’Alpes d’Huez, pour l’aider à organiser l’événement qui pourrait accueillir jusqu’à 25 000 festivaliers. Ce mardi, la vice-présidente à la culture recevait Laure Pardon. Le Progrès rapporte que Florence Verney-Carron et Laure Pardon, à la sortie de leur réunion, ont admis que "ce rendez-vous a été constructif et qu’un travail commun devait continuer à être mené avec la Région qui reconnaît le rôle des acteurs culturels locaux". Dans un communiqué, la région réaffirme sa volonté de "pouvoir signer dès la fin de l’année, une convention avec le centre national de la variété et le ministère de la Culture, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, qui débouchera sur un contrat de filière", souhaitant que "l’ensemble des acteurs de ce secteur s’empare de cette future convention pour déterminer ensemble les axes qui seront retenus."
Une pétition lancée par les acteurs culturels
Colère chez les acteurs culturels régionaux quand ils découvraient le 9 mars que la Région s’apprêtait à verser 400 000 euros de subvention au festival international Tomorrowland. Événement belge considéré comme le plus important en matière de musique électro, le festival de musique se décline pour la première fois en France. C’est à l’Alpes d’Huez qu’il se tiendra, en mars 2019. Si les aficionados de musique électro étaient ravis, les acteurs culturels eux, s’indignaient. À bout de souffle, les 120 signataires d’une tribune parue dans le Petit Bulletin dénonçaient: "À travers cette lettre, nous souhaitons questionner la cohérence d’un financement régional à destination d’une structure commerciale extrarégionale lorsque des opérateurs régionaux (œuvrant de surcroît dans des logiques non lucratives) sont mis à mal par des suppressions de budgets."