L’auteur de 14 Juillet est à Lyon ce mardi.
Faire chanter la grande histoire, à travers ses interstices, ses personnages oubliés, ses angles morts, c’est un peu la mission littéraire que s’est assignée Éric Vuillard et qu’il poursuit ici avec 14 Juillet, après son sublime Tristesse de la terre consacré à la figure de Buffalo Bill.
Le titre parle de lui-même : nous sommes à l’aube de la Révolution, à mesure que le peuple, le petit peuple, les petites gens, les pauvres, les ouvriers, les sans-dents se présentent aux portes des palais et de la Bastille, dans un grondement de colère qui vient de loin, de province et de plusieurs années de privation. Et s’ils brandissent des armes de fortune et de guingois, Éric Vuillard lui dégaine un trésor de mots, une corne d’abondance de noms d’anonymes (ceci n’est pas un paradoxe) pour dire, avec une absolue poésie et un souffle aussi insensé que celui de la Révolution, ces grandes heures de l’histoire auxquelles on doit beaucoup. Et qu’il s’agirait peut-être – même si aucun mot n’est écrit là-dessus, c’est ce que hurle le livre du premier au dernier mot – de s’en souvenir. Aujourd’hui plus que jamais.