Le légendaire Philharmonique de Vienne vient interpréter la dernière symphonie de Mahler à l’Auditorium dimanche. Attention, événement !
Tout amateur d’orchestre symphonique a ses élus, ses “chouchous”… Car, bien au-delà d’un chef menant un temps les opérations, les grandes formations survivent à ces leaders de passage. Ces derniers, toutefois, marquent tour à tour leur empreinte, imprimant au fil du temps une direction et un son, fruits de l’histoire autonome de l’orchestre. À tel point que les autorités du Philharmonique de Vienne décidèrent en 1933 de ne pas attribuer à celui-ci de chef permanent. Tous les ans, un artiste invité est choisi pour diriger tous les concerts de la saison au Musikverein de Vienne. Fondé en 1842, l’escadron en a donc vu passer, des chefs, et pas des moindres. Furtwängler, Walter, Karajan, Richter, Böhm, Abbado, Maazel… La liste est impressionnante ! Trois années durant (1898-1901), c’est même le compositeur Gustav Mahler qui occupa le poste et emmena le Wiener Philharmoniker pour la première fois à l’étranger (à Paris, pour l’Exposition universelle de 1900).
Cuivres crémeux, cordes veloutées…
C’est à un concert doublement symbolique que nous convie l’Auditorium puisque l’orchestre légendaire a choisi, dans le cadre de cette invitation exceptionnelle, de nous interpréter la dernière symphonie de Mahler, la 9e. Tout comme chez Beethoven, Schubert ou Bruckner qui, comme s’ils s’étaient donné le mot, n’ont jamais dépassé ce chiffre, l’ultime effort est également une œuvre définitive. C’est l’occasion rêvée d’entendre les cuivres crémeux, les cordes veloutées et les bois aériens de l’escadron autrichien dans une œuvre taillée sur mesure. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, c’est l’excellent chef hongrois Ádám Fischer qui dirigera ce concert à ne rater sous aucun prétexte.