À 77 ans, Bernar Venet, ami d’Arman, a participé à bien des aventures de César, Hains, Viallat, Villeglé, de l’abstraction, de l’art conceptuel et du minimalisme. Le MAC de Lyon lui consacre sa rétrospective de rentrée.
Tous les automobilistes ont pu croiser ses sculptures monumentales sur des sens giratoires, dans l’espace urbain ou lors d’expos un peu partout dans le monde (Versailles en 2011). Également dessinateur et peintre, Bernar (sans d) Venet poursuit son œuvre dans la répétitivité, à l’instar d’un Steve Reich, d’un Terry Riley ou de Philip Glass en musique.
De 2019 à 1959 en suivant le corten
Les 170 œuvres présentées par le musée d’Art contemporain de Lyon cet automne retracent soixante ans de pratique, de la peinture sur châssis, sur goudron, la sculpture sur acier corten (semblant rouillé) à l’astrophysique ou à la physique nucléaire qui inspirent certains de ses dessins. Pour ce “conceptuel”, compte pourtant bien le choc esthétique de la seule présence de l’œuvre dans l’espace où elle se trouve, par rapport à lui, par ses dimensions, ses matières, sa mise en scène.
On se souvient que Venet a pu faire scandale en montrant un tas de charbon devenant alors sculpture. On se souvient de ses sculptures intitulées Lignes indéterminées, de son Effondrement 200 tonnes ou de ses “arcs” en acier corten, présentés ici dans un ordre et un désordre savants.
L’exposition occupe trois étages du MAC et se parcourt de bas en haut, selon un ordre chronologique inversé. Ce pourquoi elle s’intitule “Bernar Venet 2019-1959”. Les œuvres sont majoritairement choisies dans la collection personnelle de l’artiste, avec des emprunts à des collections publiques et privées d’Europe et des États-Unis.
Ce jeudi 20 septembre, à l’occasion du vernissage, l’artiste réalisera plusieurs actions : de La trace de la ligne comme mémoire tangible du geste pictural à Improvisé inachevé, d’Effondrement au recouvrement glycérophtalique coloré sur carton… Et il reviendra en janvier présenter à Lyon ses toutes dernières créations.