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Rock à Lyon : l'album Viola d’Amore de Villa Borghese, une pépite inédite des années 70

Le label-chasseur de trésors Simplex Records a révélé une nouvelle pierre précieuse du paysage musical lyonnais des années 70-80 : Viola d’Amore un album totalement inédit du quasi inédit lui aussi Villa Borghese, formation new wave née sur les cendres de Spheroe et quasiment mort-née. Indispensable pour qui se pique d’histoire rock lyonnaise.

Dans la grande fable du rock’n’roll qui est aussi peu ou prou son histoire officielle (imprimer la légende, tout ça...), il est dit qu’au mitan des années 70, les punks sont venus couper à coups de riffs rageurs et approximatifs les têtes chevelues et trop pleines des grandes divas du prog rock et du jazz-rock – dont on ne nie pas qu’ils ont pu donner naissance à quelques-uns des épisodes les plus intrinsèquement laxatifs de la pop music de la deuxième moitié du XXe siècle. Ainsi, ces jeunes hérétiques se présentèrent-ils en moines franciscains du rock venus remettre la sainte musique dans le droit chemin de la vertu : à savoir la modestie, la frugalité et le désintéressement comme seule et unique voie possible vers ni dieu ni maître. Au placard donc, la prétention, les enluminures et tous ces interminables solos qui ont donné l’impression au musicien qu’il était l’égal des dieux – un truc qu’ils n’aiment pas vraiment et provoque déluge, plaies d’Égypte ou d’ailleurs et destructions en tous genres. C’est ainsi qu’une poignée d’anges d’office déchus, menés par des gargouilles répondant au nom de Sex Pistols, a pu faire vaciller de leur piédestal les archanges officiels du grand cirque pop. Mais se raconter cela c’est aussi oublier tous ceux qui, flairant mieux que personne l’air du temps et le vent qui tourne, ou fatigués de leurs propres circonvolutions, se sont magnifiquement amendés pour mieux quitter définitivement les rives prog et jazz, apprendre l’épure et la bure punk, et tout remettre à plat. D’une certaine manière, Villa Borghese en est un exemple à double retardement. D’abord parce que la conversion des membres de Spheroe (le claviériste Gérard Maimone et le batteur Patrick Garel), référence prog rock lyonnaise, a attendu l’avènement de l’ère post-punk, cette fin interminable du punk, artistiquement tellement plus intéressante, qui court pratiquement jusqu’à nos jours. Ensuite parce qu’à l’exception d’un 45 tours de l’époque, Gate 46, les enregistrements de Villa Borghese ont attendu 2021 pour voir autre chose que la poussière de l’étagère où ils avaient été abandonnés.

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