Quand l’Opéra et l’Auditorium trafiquent “underground”, c’est presque les concerts de rock qui semblent classiques. Soyez curieux, et bons concerts !
Rock : Theo Lawrence & the Hearts
Le Val-de-Marne, ce département flirtant avec la capitale en étreignant le bois de Vincennes, est décidément plein de ressources. Et de charme. Après nous avoir livré en pâture la verve crypto-velvétienne frappadingue du Villejuif Underground, il ouvre de nouveau ses horizons – vers une Amérique fantasmée et même un peu plus que ça – avec les irrésistibles Theo Lawrence & the Hearts, partisans d’un rock’n’roll, pour la faire courte, à la geste maniaque, et assurée, qui va beaucoup plus loin que le simple revival. (KM)
Mercredi à 20h30 à l’Épicerie Moderne – 1re partie : La chorale rock de l’Épicerie
Voix et cordes : Keren Ann & le quatuor Debussy
L’histoire d’amour entre Keren Ann et les gloires lyonnaises de la musique baroque n’en finit plus de se tisser, comme la plus belle des tapisseries d’amour courtois. Née à la chapelle de la Trinité à l’occasion du Petit Bulletin Festival, l’union de la chanteuse et du quatuor a depuis publié un 45T collector à l’occasion du Disquaire Day, mais surtout entamé une tournée qui n’a cessé de perfectionner les liens musicaux qui les unissent au gré d’arrangements signés par les plus grands stylistes de l’époque : Maxim Moston (Antony & The Johnsons), Eumir Deodato et Thorvaldur Thorvadsson. Tant que cet amour durera, il conviendra d’être le témoin de cette offrande du cœur. (KM)
Jeudi à 20h30 au Radiant-Bellevue (Caluire)
Classique : Mozart, Schönberg et Schumann
La carrière du pianiste et chef Christian Zacharias est intimement liée à l’œuvre de Mozart. C’est ici son concerto pour piano n° 20 (l’un des plus célèbres) que vient interpréter Zacharias, dirigeant, comme à l’époque, l’orchestre depuis le piano. En complément de programme : la symphonie de chambre n° 2 (op. 38) d’Arnold Schönberg. En concert Expresso, la veille : ouverture, scherzo et finale op. 52 de Schumann se substituent au concerto de Mozart, toujours sous la baguette du chef allemand. (GM)
Vendredi à 15h (concert Expresso) et 19h (Afterwork) – Samedi à 18h – à l’Auditorium
Rare : chanson chamanique d’Asie centrale
Les chants de gorge de Touva, ici interprétés par l’ensemble Alash, sont une tradition chamanique ancestrale conservée par les Touvains, un peuple mongol turcophone d’Asie centrale. Usant d’instruments aussi exotiques que l’igil (vièle à tête de cheval à petite caisse de résonance), différents tambours en peau animale, l’attraction principale de cette musique est sans aucun doute le khöömei : chant de gorge diphonique d’origine mongole basé sur un son fondamental (bourdon) produit par le larynx, sur lequel, grâce à un placement des lèvres ou de la langue, des harmoniques viennent s’ajouter en formant une mélodie à deux (voire trois) voix. (GM)
Samedi à 20h l’amphithéâtre de l’opéra
Folk-rock : Kurt Vile
C’est avec des airs de départ en campagne et une signalétique de tracts électoraux (sans doute en réaction à la grande trumperie qui affecte son pays) que l’échalas Kurt Vile a annoncé au printemps une tournée qui en France ne comprendra que trois dates, dont Feyzin. L’occasion de revoir sur scène ce prince du cool et du songwriting indie-rock qui, quelques mois après un album en duo avec Courtney Barnett, devrait étrenner le matériel d’un nouvel album attendu depuis 2014. Soit, dans son pays, la durée d’un mandat présidentiel. (KM)
Dimanche à 19h30 à l’Épicerie Moderne – 1re partie : Meg Baird & Mary Lattimore
Minimalisme/pop : Ólafur Arnalds
Dans le sillage des concerts “underground” à l’opéra (voir ci-dessus), l’Auditorium y va de son esprit d’ouverture aux musiques cross-over avec cette invitation au compositeur et pianiste islandais auteur de la bande originale de la série Broadchurch. À la croisée du minimalisme classique et de la pop atmosphérique. Signé sur la branche musique classique du label Universal, Arnalds (au piano) sera ici accompagné d’un percussionniste et d’un quatuor à cordes. (GM)