Saburo Teshigawara en jeu de miroirs à la Maison de la danse

Entre jeux de miroirs, de musique et de corps, le grand chorégraphe japonais Saburo Teshigawara revient à Lyon, pour solliciter tous nos sens et perturber notre vision du spectacle. À voir absolument !

Chaque venue à Lyon de Saburo Teshigawara est un événement qui nous met dans la perspective de vivre une aventure chorégraphique hors du commun. Après nous avoir présenté plusieurs solos, il revient avec Mirror and Music, une pièce pour huit danseurs à l’intérieur de laquelle il éprouve une fois de plus sa maîtrise du spectacle global, en concevant non seulement la chorégraphie mais également les costumes, les éclairages et la scénographie. Cette pièce est construite de manière que chaque élément soit au service du propos et mette tous les sens en éveil, dans des jeux où la musique et les lumières guettent sans cesse les danseurs. Elle est faite d’une succession de tableaux qui composent avec les rythmes, les cassures, le corps réel ou le corps telle une silhouette.

Des corps qui (s')échappent

Le chorégraphe aime brouiller la linéarité de la lecture du spectacle et ne cesse d’alterner luminosité et obscurité, disparition et apparition, musique de chambre et sons industriels, gestuelle virtuose et rapide avec lenteur. “J’essaie d’exprimer quelque chose d’invisible, dit-il. Ce quelque chose n’a pas de forme spécifique, c’est plutôt une forme qui s’efface, qui est constamment en train d’apparaître et de disparaître. Je me sens proche de ce qui est en train de disparaître, plutôt que de ce qui essaie de se stabiliser.” Transformés par moments en pluie de lumière, les corps s’échappent aussi dans des courses à perdre haleine, portant de longs manteaux flottants aussi légers que leur danse ; des corps devenus semblables aux nôtres, à l’épreuve du souffle, de l’espace et d’une émotion instinctive.

Présent sur scène, Saburo Teshigarawa nous entraîne dans un solo hypnotisant où le corps, à la fois aérien et dépassé par ses propres limites, nous fait appréhender l’idée que quelque chose existe bien au-delà de ce qui nous est réellement donné à voir.

Mirror and Music, de Saburo Teshigawara. Jeudi 25 et vendredi 26 octobre, à 20h30, à la Maison de la danse (Lyon 8e).

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