Comédie. Français. 1h41
Sur une île imaginaire de la mer Egée, dans un lointain passé, Minor traine sa couenne dans une étroite porcherie.
A l'apparence humaine, mais aux manières porcines, rejetée par les habitants, il faudra un malencontreux accident pour que la bête trouve l'usage de la parole, à laquelle s'ajoute une certaine verve qui la mène tout droit sur le trône de la petite bourgade.
Au fil de sa filmographie, cela devient de plus en plus évident, Jean-Jacques Annaud a une fascination presque malsaine pour les animaux. Après les singes, les ours et les tigres, le réalisateur sublime le cochon en mettant en scène, de manière bien émouvante, une truie en proie à une jalousie œdipienne à l'encontre d'un José Garcia libidineux. Au-delà des plans poignants et larmoyants sur l'animal, ce nouveau film se veut un retour du réalisateur vers la comédie. Feu Gérard Brach, qui signe ici son dernier scénario après avoir accompagné Annaud sur La guerre du feu ou Le nom de la rose, désirait se jouer de la mythologie grecque en offrant une histoire gaie, païenne et libre. Orienté sur les mœurs et plus précisément sur la sexualité de cette antique communauté, avec des dialogues proches d'une sitcom à la sauce Canal +, Sa Majesté Minor fleure bon la crise de la cinquantaine à retardement. Jean-Jacques Annaud, qui vient de fêter son 64e anniversaire, semble surtout illustrer les dangers du démon de midi en nous offrant une comédie qui ne s'élève guère au-delà de la ceinture et pourrait rendre finaude n'importe quel teen movie états-uniens.