Nous commençons ici une présentation de ce que nous annoncent pour l’an prochain les théâtres et autres institutions culturelles lyonnaises (Auditorium, Opéra…). Aux Célestins, la saison 2014-2015 s’inscrira dans l’heureuse continuité des précédentes : des grands de la scène nationale et internationale, des créations et des reprises.
Aux côtés de Claudia Stavisky, c’est Marc Lesage, qui a remplacé Patrick Penot (parti pour une retraite active, puisqu’il continuera de s’occuper du festival Sens Interdits) à la codirection des Célestins. Il témoigne d’un rajeunissement de l’équipe administrative. Cependant, “les axes forts seront maintenus, c’est à l’intérieur de ces axes que se nichent les nouveautés”, a-t-il affirmé lors de la présentation à la presse de la nouvelle saison.
Pas de raison de changer une formule qui marche, puisque les chiffres sont excellents : 324 représentations et 132 000 spectateurs ont été accueillis en 2013-2014 (y compris pour Chatte sur un toit brûlant, que Claudia Stavisky a mis en scène aux Fêtes nocturnes de Grignan l’été dernier). L’affiche de la saison à venir comporte donc un savant mélange de créations et de reprises, signées par des metteurs en scène réputés ou en devenir.
Des aiguilles et Brecht
Côté têtes d’affiche internationales, signalons le retour du Canadien Robert Lepage avec l’un de ses spectacles phares, Les Aiguilles et l’Opium, inspiré par l’addiction de Jean Cocteau et Miles Davis aux opiacés. Autre grand metteur en scène étranger attendu, l’Allemand Armin Petras proposera une lecture joyeuse, basée sur une impressionnante scénographie, de l’œuvre testamentaire de Brecht La Vie de Galilée.
Baricco, Tchekhov, Pinter et Reza
Pour ce qui concerne les vedettes qui méritent notre confiance (et font venir les abonnés), la liste est conséquente, même si ce ne sont pas les spectacles auxquels elles participent qui sont le plus mis en avant par l’équipe aux manettes du théâtre municipal. Ainsi verra-t-on André Dussollier interpréter et mettre en scène Novecento, d’après Alessandro Baricco, le comédien multi-césarisé Guillaume Gallienne dans Oblomov avec la Comédie-Française et, pour rester dans les “ov”, Emmanuelle Devos dans Platonov, la première pièce de Tchekhov.
Autres belles comédiennes qui fouleront les planches du théâtre sang et or, Emmanuelle Béart dans Répétition avec Denis Podalydès, Carole Bouquet dans Dispersion de Pinter et Zabou Breitman dans une nouvelle pièce de Yasmina Reza, Comment vous raconter la partie ?
Les petits jeunes, Houellebecq et Claudia Stavisky
Reste que l’accent est mis sur des spectacles de petits jeunes qui montent, comme ceux du collectif La Meute, qui auront les honneurs de la grande salle pour la reprise de leur dernier spectacle, Belgrade. Simon Delétang occupera quant à lui la Célestine (la deuxième salle des Célestins, en sous-sol) avec un texte peu monté d’Odon von Horvath, Un fils de notre temps, où Thibault Vinçon (excellent Lorenzaccio dans la version de Claudia Stavisky) tiendra le rôle principal. Tandis que Julien Gosselin, autre jeune metteur en scène prometteur, reprendra sa version saisissante des Particules élémentaires de Michel Houellebecq, qui fut l’un des événements d’Avignon en 2013.
Concluons ce rapide passage en revue de la prochaine saison des Célestins avec la création “maison” : En roue libre, une mise en scène par la directrice des lieux d’une pièce d’une jeune dramaturge anglaise, Penelope Skinner, qui prend pour sujet la sexualité – et la psychologie – d’une femme enceinte.