Charlotte Pivard, présidente de l'Académie lyonnaise de peinture, est l'invitée de "6 minutes chrono".
La 24e édition du Salon des indépendants se tient sous chapiteau, place Antonin Poncet (Lyon 2e), du 15 au 26 novembre.
Soixante-quatre artistes présenteront leur travail. "Le principe de cette exposition, c'est d'ouvrir l'art, de le démocratiser, explique Charlotte Pivard, artiste-epinetre et présidente de l'Académie lyonnaise de peinture. Chacun peut venir, l'entrée est libre et gratuite. C'est vraiment amener l'art aux Lyonnais en faisant coexister des styles très variés."
Toiles abstraites, figuratives, portraits, paysages, très colorée, monochromes, il y en a pour tous les goûts.
Avec la possibilité de repartir avec un tableau sous le bras, à partir de 150 euros.
"La création lyonnaise est foisonnante. Il y a beaucoup d'artistes de styles très différents. Je ne pense pas, aujourd'hui, qu'il y ait d'école lyonnaise qui imposerait un style particulier. Je pense qu'au contraire, ce qui fait la richesse de la créativité lyonnaise, c'est sa diversité."
La retranscription intégrale de l'entretien avec Charlotte Pivard
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 Minutes Chrono. Nous recevons aujourd'hui Charlotte Pivard, bonjour.
Bonjour.
Charlotte Pivard, vous êtes artiste peintre et vous avez été élue présidente de l'Académie lyonnaise de peinture. Alors justement, cette Académie Lyonnaise de peinture organise la 24me édition du Salon des Indépendants qui se tient du 15 novembre au 26 novembre, c'est bien ça.
Exactement.
Alors, le Salon des Indépendants, expliquez-nous, même si c'est une 24ème édition, finalement, il y a beaucoup de lyonnais qui ne connaissent pas encore, qu'est-ce que c'est ?
Alors le Salon des Indépendants, c'est une exposition de peinture organisée par l'Académie Lyonnaise de peinture. Nous avons sélectionné 64 artistes cette année qui vont exposer des toiles sous un chapiteau Place Antonin-Poncet. Le principe de cette exposition, c'est d'ouvrir l'art, de le démocratiser, chacun peut venir, l'entrée est libre et gratuite. C'est vraiment amener l'art aux Lyonnais en faisant coexister des styles très variés.
Alors justement, la question que j'allais vous poser, ces artistes, on peut trouver quoi comme style de peinture ? Il y a un peu de tout ou c'est très thématisé ?
Justement, il n'y a pas thème. On peut trouver de tout. Il y a des toiles abstraites aux plus figuratives, du portrait aux paysages, du très coloré aux plus monochrome. Vraiment, vous pouvez trouver de tout. La seule imposition pour les artistes, c'est de présenter des toiles de petits formats 30-30, ce qui permet aux visiteurs d'acheter des toiles pour 150 euros.
Ah oui, parce que c'est ce qui est bien, c'est un peu la spécificité de Salon des Indépendants, c'est qu'il y a le volet exposition, mais c'est-à-dire que quand on aime une oeuvre, on peut repartir avec ?
Exactement, quand on aime une oeuvre, on peut repartir avec immédiatement. Il y a même une tombola avec un petit format 30-30 à gagner.
Et ces oeuvres par exemple, quel prix ?
Donc les petites 150 euros et les grandes, il y a différents formats. C'est l'artiste qui a choisi, il n'y a pas de thème, il n'y a pas de format imposé pour les grandes, donc il y a des très grandes, des un peu moins grandes. Et là, la taille dépend de la cote de l'artiste et du format du tableau.
Alors, je voulais revenir sur ce nom, le Salon des Indépendants. Pourquoi indépendant et ça veut dire quoi indépendant justement en peinture ?
Alors indépendant en peinture, quand on est un artiste indépendant, c'est qu'on n'est pas coaché par une galerie. Donc on s'occupe soi-même de toute la vie d'artiste. Alors la vie d'artiste n'est pas seulement peindre dans son atelier. C'est d'arriver à vendre derrière aussi. C'est vendre derrière pour vendre, il faut faire du marketing, il faut faire de la communication, il faut ensuite expédier l'étoile. Donc il y a un volet logistique, il y a un volet organisation des expositions, trouver des expositions à faire, proposer des dossiers, défendre son dossier. Et il y a également même un volet comptabilité qu'on peut oublier. Donc être artiste indépendant, c'est être artiste-entrepreneur. Et vraiment gérer une mini entreprise dans son ensemble. Des choses que, au départ, un artiste-peintre ne sait pas forcément faire avec la comptabilité. Il n'apprend pas aux Beaux-Arts, voilà. Mais on est obligé, quand on est artiste indépendant, de tout faire.
Et est-ce que, justement, l'Académie Lyonnaise de peinture que vous présidez actuellement, est-ce que c'est un lieu qui permet de réunir des artistes, évidemment, mais est-ce que c'est aussi un lieu qui va permettre de prodiguer des conseils ?
Exactement. C'est vraiment un lieu où on fait coexister différents styles. On est vraiment dans la diversité. La diversité aussi sur l'âge. Il y a des artistes qui ont 20 ans, d'autres qui ont 70. Et on s'entraide. Donc on s'entraide sur… C'est vraiment l'échange, c'est favoriser l'échange. On s'entraide sur comment on fait nos déclarations fiscales, comment on fait pour toile une peinture du bois, pour peinture du bois, je veux dire. Comment on fait… Enfin vraiment, c'est une entraide quotidienne et c'est vraiment une équipe. Et je veux vraiment insister là-dessus. C'est vrai que l'Académie Lyonnaise de peinture n'existerait pas sans son bureau. Voilà, il y a des membres qui sont très volontaires, très motivés, qui font beaucoup de choses pour l'Académie Lyonnaise de peinture. Patrick Chanéac, la vice-président, Christine Lance, qui fait le catalogue. Tous ceux qui organisent le vernissage, tous ceux qui font les branchements électriques des lampes. C'est vraiment une équipe. En fait, on est tous réunis, tous avec nos compétences. Et avec ça, on peut créer de très belles expositions pour les lyonnais dans des lieux prestigieux et sélectionnés, comme le Palais Bondy où on fait chaque année une exposition en mars. Alors cette année, c'est en travaux. Et on a déposé un dossier aussi auprès la ville de Lyon pour faire une exposition à l'Orangerie du Parc de la Tête d'Or.
Oui, très jolie.
Ce qui serait une très belle exposition. Et en plus, on a proposé d'exposer que des toiles rondes pour plus d'originalité. Et c'est une exposition qui sera visée caritative pour les HCL.
Bon, on vous réinvitera pour parler de ça. Juste, au début du XIXe siècle, on appelait ce qu'on appelait l'Ecole de Lyon.Aujourd'hui, est-ce que vous pourriez dire qu'en peinture lyonnaise, il y a encore un modèle lyonnais, comme disait Gérard Collomb, une école lyonnaise de peinture, un style, une griffe, une patte, un coup de pinceau ?
Non, je ne pense pas qu'il y ait de style lyonnais. Je pense que la création lyonnaise est foisonnante. Il y a beaucoup d'artistes de styles très différents. D'ailleurs, on reçoit énormément de candidatures et on en sélectionne très peu. Mais je ne pense pas aujourd'hui qu'il y ait d'école lyonnaise qui imposerait un style particulier. Je pense qu'au contraire, ce qui fait la richesse de la créativité lyonnaise, c'est sa diversité.
Ce sera le dernier mot. Bonne journée. Au revoir.