Une farce de Molière, un portrait de femme bouleversant apparu chez Cassavetes, Richard Berry à la barre, la reprise des Naufragés, le retour (à Reims) d’Ostermeier et les formidables Démons de Creuzevault ! La semaine sera riche et très diverse sur les planches lyonnaises.
Scapin, une farce de Philippe Clément
Molière écrivit Les Fourberies de Scapin peu après des pièces plus sombres telles que Tartuffe ou Dom Juan. Cette pièce en trois actes constituait donc une sorte de récréation, un retour à la comédie pure, même si Les Fourberies peuvent être plus subtiles qu’on ne l’imagine, tout en égratignant les travers de la société de l’époque (parfois encore présents aujourd’hui). L’intrigue se résume aux ruses d’un valet malicieux (Scapin) qui trompe ses maîtres pour favoriser l’idylle de tourtereaux dont le mariage a été arrangé sans leur consentement. Toujours défenseur d’un vrai théâtre populaire, Philippe Clément reprend pour une soirée exceptionnelle sa mise en scène de l’œuvre, classique et sans autre prétention que de rendre à Molière son génie de la farce. (CM)
Les Fourberies de Scapin – Mardi 21 janvier à 19h au centre culturel de la vie associative de Villeurbanne (234 cours Émile-Zola)
Maud Lefebvre sous l’influence de Cassavetes
L’aventure continue pour le collectif X et Maud Lefebvre, artistes associés au théâtre de la Renaissance. Après avoir conquis le public avec Maja et Cannibale, la jeune metteuse en scène y présente cette semaine sa version théâtrale du film de Cassavetes Une femme sous influence. Juste retour des choses, car cette histoire, bouleversante, d’une comédienne dans la tourmente, tant d’un point de vue professionnel que personnel, était à l’origine écrite pour le théâtre. Maud Lefebvre s’appuie sur un espace scénique bifrontal et une troupe de jeunes comédiens talentueux. (CM)
Une femme sous influence – De mardi à vendredi à 20h + samedi (dernière représentation) à 19h, au théâtre de la Renaissance
–> Bord de scène : rencontre avec l’équipe à l’issue de la représentation jeudi 23
Richard Berry en ténor du barreau
Richard Berry interprétera cette semaine à Décines et Caluire ses Plaidoiries. Dans ce spectacle qui a connu un vif succès à Paris, il reprend les discours de grands avocats lors de six procès incontournables. Autant de plaidoiries qui ont changé notre société… À la base de cette pièce unique se trouve le précieux travail de reconstitution de Matthieu Aron, à partir de procès où sont évoqués des sujets comme l’avortement (défendu alors par Gisèle Halimi) et la peine de mort, et de grandes affaires médiatiques comme l’assassinat du préfet Érignac ou historiques comme le procès de Maurice Papon. (CM)
Richard Berry / Plaidoiries – Jeudi à 20h30, au Toboggan / Vendredi à 20h30 et samedi à 16h et 20h30, au Radiant-Bellevue (Caluire)
Les hommes tragiques de Meirieu
Les Naufragés, la pièce bouleversante mise en scène par Emmanuel Meirieu (d’après un récit de Patrick Declerck), fait escale à Vénissieux vendredi. L’occasion de voir, ou revoir (produite par la Comédie-Odéon, la pièce a été créée dans le cadre des Nuits de Fourvière 2018), cet incroyable spectacle qui nous met au contact d’hommes fracassés par la vie, dans un décor grandiose. (CM)
Les Naufragés – Vendredi à 20h au théâtre de Vénissieux (une rencontre avec l’équipe est proposée à l’issue de la représentation)
Les Démons
Stavroguine, Chatov, Piotr, Daria Pavlona, Maria Lebiadkina à la voix si pure… Ils sont tous là et s’agitent, même bien avant que le spectacle ne commence. Comme dans le roman de Dostoïevski, on oublie parfois leurs noms, mais jamais leurs visages, torturés ou lumineux. Et on les suit d’un bout à l’autre de cet immense plateau qu’ils ne cessent d’arpenter, de remodeler, d’asperger, d’enfumer au fil de leurs confrontations, en société, entre “amis” ou en comité révolutionnaire. Leur texte a été écrit à la fin du XIXe, mais c’est bien à nous qu’ils s’adressent quand ils interrogent : Liberté, Égalité, Fraternité ? Êtes-vous athées ? Nous toujours que Valérie Dréville regarde dans les yeux quand elle écrit la lettre promise aux révolutionnaires, ajoute un mot, encore un, un autre, retardant le moment de quitter la scène. Et l’on resterait bien avec elle, fascinés par son sourire. Mais Stavroguine n’a pas dit son dernier mot. Ni Sylvain Creuzevault, qui signe cette adaptation risquée et réussie du roman de Dostoïevski. (MAC)
Les Démons – De mardi à vendredi à 19h30 + samedi (dernière représentation) à 18h, au TNP
SANS OUBLIER…
Le Retour à Reims (et aux Célestins) d’Ostermeier
Après Professeur Bernhardi en 2018, Thomas Ostermeier présente aux Célestins Retour à Reims, la mise en scène d’un texte très personnel, intime même, du sociologue Didier Éribon. Le metteur en scène allemand s’est livré à une véritable enquête à Reims, mais aussi à Paris et auprès de la mère de l’auteur. Il en a tiré des images qui interviennent dans ce spectacle, dûment salué à sa création, porté par la troublante Irène Jacob. (CM)
Retour à Reims – De mardi à samedi (dernière représentation) à 20h, au théâtre des Célestins
–> En plus : Irène Jacob dédicacera son roman, Big bang, mercredi 22 à l’issue de la représentation
… et Deux ou trois choses que je sais de vous
Dans le cadre de “Nos futurs” au TNG (on vous en dit plus ici)
ON VERRAIT BIEN AUSSI…
• Olivier Masson doit-il mourir ? Une pièce de François Hien qui pose la question de la continuation des soins, mettant en scène un conflit mère/épouse qui rappelle une affaire très médiatisée. Avec des acteurs que l’on aime beaucoup, notamment Arthur Fourcade, le dom Juan d’Olivier Maurin.
De mardi à samedi (dernière représentation) à 20h30 à la Célestine, la petite salle souterraine du théâtre des Célestins qui vient de rouvrir
–> En plus : projection du film Après la fin, de François Hien, le 25 à 15h (entrée libre sur réservation)
• et Prouve-le, l’élaboration en direct d’une théorie du complot par des adolescents, un spectacle visible dès 9 ans.
Samedi à 15h au théâtre de Villefranche