Camille Laurens, prix Femina en 2000 avec Dans ces bras-là, revient aux avant-postes de la scène littéraire avec un nouvel opus, Ta Promesse.
La narratrice de ce nouveau roman lui ressemble énormément. Et l’on soupçonne que, comme à son accoutumée, c’est son expérience intime qui lui a servi de matériau littéraire. Même si elle sait ici s’en détacher pour utiliser la fiction, notamment afin de multiplier les points de vue, puisqu’elle donne la parole à de nombreux protagonistes qui sont parties prenantes de l’histoire qu’elle raconte avec un art du suspense qu’on ne lui connaissait pas.
Claire Lancel (écrivaine reconnue) et Gilles Fabian (metteur en scène de théâtre faussement moderne) tombent amoureux, du moins en apparence. Ils se mettent en couple. Ils ont dépassé la cinquantaine, sont déjà parents et espèrent vieillir ensemble.
Elle croit au sexe et à l’amour ; lui veut plutôt réussir, briller. Ils achètent une maison sur la côte méditerranéenne. Elle sera le lieu d’un drame, ouvrant sur un procès dont on suit le déroulement dans la dernière partie de ce roman virtuose.
Quand les choses se sont-elles mises à dérailler entre eux ? Quand a-t-elle réalisé que le séducteur se présentant comme “féministe” n’était autre qu’un pervers narcissique et manipulateur ? Autant d’interrogations, avec d’autres, creusées avec un brio qui empêche le lecteur de lâcher ce livre une fois qu’il l’a commencé.
Ta Promesse – Camille Laurens, éditions Gallimard, 364 p. 22,50 €.
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