François Médéline a connu un joli succès avec Tuer Jupiter, petit livre inclassable et provocateur qui mettait en scène l’assassinat de notre président. Il est de retour avec un polar volumineux, halluciné et captivant L’Ange rouge qui se déroule à Lyon. Premier volume d’une trilogie à venir.
“Je n’avais jamais vu la ville comme ça. À l’ouest, les lumières dansaient sur le flanc de la colline, derrière les bosquets, c’étaient les maisons des riches ; plus haut, de grands immeubles genre blockhaus dominaient la ville, à l’est le port se répandait comme une ombre sur une terre vierge et cotonneuse, succession anarchique de bâtiments en béton et de grues rouillées culminant par-dessus des lampadaires, des entrepôts. De petites péniches d’habitation étaient amarrées le long du quai, entre d’énormes péniches commerciales.” En lisant le dernier roman de François Médéline, L’Ange rouge, on se rend compte qu’il fournit au lecteur, s’il est lyonnais ou connaît cette ville, un plaisir rare, exceptionnel. Celui de permettre à son imaginaire de recréer les lieux décrits. Un agrément – trop ? – souvent réservé aux lecteurs parisiens. Cette volonté de faire de Lyon une manière de personnage omniprésent dans son récit est d’ailleurs délibérée de la part de François Médéline, qui est né dans la région lyonnaise, y a grandi, fait ses études et vécu longuement, même s’il est désormais établi à Romans-sur-Isère. Et qu’il a été, dans une autre vie, parisien, plume occulte de grands politiciens dont il tait les noms. Il affiche d’ailleurs l’ambition de soumettre Lyon au même traitement que son maître revendiqué, le “Dog” James Ellroy, a réservé à Los Angeles. Par cette trilogie, dont L’Ange rouge est le premier volume, il entend mettre en scène la ville, l’explorer, en fouiller les moindres recès, lui faire cracher ses secrets les moins avouables.Il vous reste 49 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.