“Sens interdits”, curiosité permise

Mémoires, identités, résistances, tels sont les grands thèmes de la 3e édition du festival “Sens interdits”, à Lyon jusqu’à ce mercredi 30 octobre. Sélection.

Initié en 2009, “Sens interdits” est un événement biennal organisé par le théâtre des Célestins, en partenariat avec d’autres salles de la périphérie ou de la région. Sa vocation est d’orienter notre curiosité vers d’autres pays que le nôtre, lointains ou proches, principalement à travers des spectacles (16 sont programmés cette année, la plupart joués dans leur langue originale et surtitrés en français) mais aussi des débats, des conférences et des projections de films.

La démarche s’est révélée payante puisque ce sont près de 9 000 spectateurs qui ont fréquenté les lieux lors de la dernière édition. Un chiffre qui devrait encore s’accroître avec la progression du nombre de pays représentés et les différents événements organisés cette année. Certes, ce sont plutôt les blessures du monde que mettent en avant les artistes invités qui, comme le déclare Patrick Penot, le directeur artistique du festival, sont “vent debout”. D’autant que cette tendance est confirmée par les thèmes choisis : mémoires, identités, résistances. Mais cela n’empêchera nullement la manifestation de se décliner de façon conviviale et festive.

L’Europe de l’Est (avec des spectacles slovènes, croates, hongrois, russes ou polonais) et l’Amérique du Sud (Chili, Argentine) sont bien représentées. Mais des pièces venues du Liban ou d’Égypte devraient éclairer l’actualité sanglante du Moyen-Orient.

Ci-après, quelques suggestions pour les derniers jours du festival.

L’histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge

Très beau spectacle joué par la troupe cambodgienne de Phare Ponleu Selpak, dirigée par Georges Bigot et Delphine Cottu du Théâtre du Soleil. Collaboration qui a donné lieu à un spectacle fleuve en deux épisodes, dont on avait apprécié le premier, programmé en 2011. Une fresque théâtrale écrite par Hélène Cixous, qui retrace une grande partie de l’histoire cambodgienne lors de la deuxième moitié du siècle dernier. Où l’on retrouve notamment Sihanouk, Pol Pot et Lon Nol.

1re époque le 28 octobre à 20h, 2e époque les 29 et 30 octobre à 20h, au théâtre des Célestins (Lyon 2e).

NB : Le spectacle sera ensuite donné le 8 novembre au théâtre de Vénissieux.

Beirut Sepia

Une création de Chrystèle Khodr qui fait revivre un Beyrouth disparu dans le fracas des bombes.

Lundi 28 à 19h au théâtre des Asphodèles, impasse Saint-Eusèbe (Lyon 3e).

Mardi 29 à 18h et mercredi 30 à 18h30 au théâtre de l’Élysée, rue Basse-Combalot (Lyon 7e/Guillotière).

Je suis

Retour avec sa troupe de la dramaturge russe Tatiana Frolova, qui avait enflammé le festival en 2011. Son nouvel opus conjugue le thème de la mémoire individuelle rongée par Alzheimer avec celui de la mémoire historique rongée par les mensonges du pouvoir politique.

Du 26 au 30 octobre, à 20h30, au théâtre des Célestins (Lyon 2e).

L’année où je suis né(e)

Sous la direction de Lola Arias (également auteure de la pièce), 11 jeunes Chiliens retracent l’histoire de leur pays à travers celle de leurs parents.

Les 28 et 29 octobre, à 20h30, au Radiant-Bellevue, rue Jean-Moulin (Caluire).

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Horaires détaillés sur le site Internet du festival.

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Article extrait de Lyon Capitale n°726 (oct. 2013)

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