Ce jeudi 19 octobre sera donné le coup d’envoi de la 5e édition de Sens Interdits. Véritable porte ouverte sur ce qui se fait en théâtre hors de nos frontières, mais aussi à l’intérieur, ce festival international s’installe pour dix jours dans l’agglomération. Avec un zoom sur la Colombie et un retour au Rwanda et en Russie.
“Regarder, faire front ensemble et rester debout”
17 pays, 21 compagnies, 48 représentations. La 5e édition du festival de théâtre Sens Interdits sera plus dense encore que les précédentes : pas moins de 21 spectacles sont attendus, avec des artistes d’Amérique du Sud (Colombie, Bolivie), d’ex-Yougoslavie (Serbie), d’ex-URSS (Lituanie, Russie, Kazakhstan), de Roumanie, du Moyen et Proche-Orient (Syrie, Liban, Irak), d’Afrique (Égypte, Cameroun, Rwanda) et d’Europe (Grèce, Suisse, Belgique, France).
À travers le théâtre, Sens Interdits donne son point de vue, toujours engagé, sur de grands enjeux internationaux comme la violence, les guerres, l’exil, les migrations… Des thèmes qui a priori n’incitent pas forcément à sauter de joie. Sauf que Patrick Penot, aux manettes de la manifestation, choisit des équipes qui posent les questions qui fâchent mais toujours avec une belle énergie, de l’humour et, surtout, un désir de fraternité. “Suivons ces troupes invitées, nous dit-il. Elles sont sur tous les fronts et, au moyen du théâtre, c’est-à-dire à mains nues, elles se collettent avec les excès religieux, les violences, les injustices. Qu’elles viennent de Colombie [à l’occasion de l’année France-Colombie], du Cameroun, du Kazakhstan ou d’Irak, toutes nous disent de regarder, de faire front ensemble et de rester debout.”
Sens Interdits en pratiqueDu jeudi 19 au dimanche 29 octobre – À Lyon, Oullins, Vénissieux, Givors, CaluireLe cœur du festival, c’est le chapiteau installé place des Célestins, où vous trouverez un bar, un espace librairie, le bureau de réservation et d’information. C’est aussi là qu’auront lieu des débats, des conférences et autres animations. |
Sens Interdits 2017 : la sélection de Lyon Capitale
Je n’ai pas encore commencé à vivre
Du 19 au 22 octobre – aux Célestins (Lyon 2e)
Tatiana Frolova est une artiste emblématique de Sens interdits, où elle est venue à plusieurs reprises. Sa nouvelle création a été conçue avec sa troupe, le théâtre KnAM, et créée en Russie pendant la Perestroïka. Cette compagnie, qui vit dans des conditions de grande précarité, s’inspire de documents, de paroles et d’images recueillis auprès d’habitants de Komsomolsk-sur-l’Amour, en Sibérie. Un théâtre à la fois subtil et bouleversant.
Mujer vertical
Vendredi 20 et samedi 21 octobre – au théâtre de la Renaissance (Oullins)
À l’occasion de l’année France-Colombie, Éric Massé a travaillé avec quatre femmes pour créer ce spectacle d’une force rare. La diversité de leurs parcours (anciennes guerilleras, victimes civiles, militantes des droits des femmes et LGBT) reflète l’histoire contemporaine de ce pays meurtri. Sur le plateau, leurs témoignages résonnent avec les extraits de textes d’Andrée Chedid, de Virginie Despentes ou de Simone Veil.
We call it love
Jeudi 26 octobre – au théâtre de Givors
Vendredi 27 et samedi 28 octobre – au théâtre des Asphodèles (Lyon 3e)
Après Hate Radio, un spectacle aussi époustouflant que dérangeant accueilli par Sens interdits en 2015, We call it love poursuit l’interrogation théâtrale sur l’histoire récente du Rwanda. Un spectacle sur la culpabilité et la compassion humaines.
La Mission
Samedi 28 et dimanche 29 octobre – aux Célestins
La venue de Matthias Langhoff est un événement majeur de la manifestation. C’est l’un des plus grands metteurs en scène internationaux actuels. Il monte La Mission, une pièce de Heiner Müller qui raconte l’histoire de trois émissaires de la révolution française qui se rendirent en Jamaïque afin d’y organiser le soulèvement des esclaves. Il avait déjà monté ce texte au festival d’Avignon en 1989. Cette nouvelle version est spécialement adaptée pour onze jeunes comédiens boliviens, issus de l’École nationale de théâtre de Santa Cruz de la Sierra.
Amalia respire profondément
Samedi 28 et dimanche 29 octobre – au théâtre de l’Élysée (Lyon 7e)
Huit monologues d’Alina Nelega qui racontent la vie en Roumanie ces dernières décennies, lacérée de moments tragiques mais également traversée de bonheurs simples : la ruine de sa famille, le suicide de sa mère au temps de la collectivisation, son premier amour et son mariage malheureux…