Rescapé d’une époque où les jazzmen fumaient de l’encens et cherchaient du côté du Levant un remède pour sauver le jazz tué par les blancs, le guitariste John McLaughlin se souvient de ses vertes années et des champs de chanvre s’étendant jusqu’à l’horizon. L’on se réjouira tout de même de la reformation de Shakti, combo furieux et virtuose comme pas deux (ah ! la guitare mitraillette de McLaughlin...) qui, dans les années 1970 et sous l’influence de quelques gourous, parvint à une forme de synthèse du jazz-rock et de la musique classique indienne en tailleur (nous ne parlons pas ici de costume mais d’une position assise propice à la méditation). Nous retrouverons ainsi avec joie Zakir Hussain et ses tablas (instrument de percussions traditionnel indien, à la sonorité particulièrement vocale) avec lesquels il semble parler tel un ventriloque inspiré.
Du jazz tandoori de haute voltige par des musiciens vintage vêtus de lin, à la fois ultravéloces et délicatement doux.
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Remember Shakti. Samedi 9 novembre, à 20h, à l’Auditorium (Lyon 3e).