Sa pop androgyne et étourdissante nous donnait des signes évidents de contamination générale. Une opé rondement menée, qui fait maintenant de Sliimy un petit objet de curiosité médiatique...
Il vient de Saint-Etienne et regrette amèrement d'y être né. Sans verser dans une bêtasse rivalité lyonno-stéphanoise qu'on laisse volontiers aux footeux, on le comprend un peu. Comme beaucoup, il a rêvé d'Angleterre et davantage baigné dans la culture anglaise que dans le chaudron stéphanois. Plus jeune, c'est-à-dire hier, il a écouté Bowie et les Bee Gees ("les disques de ma mère") mais affirme n'avoir jamais adulé personne, picorant les influences plus qu'il ne s'en goinfre. Un jour, c'est sûr, on le comparera à Mika : voix haut perchée, nature androgyne, goufa ondulante, vêtements flashy et un groove exalté propre à faire danser les jeunes filles et valser leurs petites culottes. Il est apparu comme ça sur Internet, presque par hasard : "J'avais un blog, un jour j'y ai mis une chanson que j'avais composée, juste comme ça pour m'amuser".
Sauf que le buzz prend. Avec son compère Feed, plus vieux et pas inconnu dans le monde de la musique, se tisse une complicité musicale qui donne naissance à quelques titres fichtrement dansants et futés : ça s'appelle Trust Me, Sister ou When Life. La voix y est étonnamment féminine et, à vrai dire, insensée, l'accent très british, en perfusion Lily Allen/Kate Nash, deux pestes anglaises qui l'ont révélé à lui-même. Les concerts s'improvisent jusque dans la capitale, la vraie, pas celle des Gaules, puis dans les environs de Lyon, jusqu'au festival Just Rock ? cet automne. Une dizaine à tout casser, en acoustique, avec Feed à la guitare. Dix concerts et déjà un noyau de fans transis (jeune, le noyau, évidemment, et plutôt féminin, aussi) et surtout une maturité scénique déconcertante chez ce garçon d'apparence plutôt timide, mais déjà habile à cultiver son image. Son manager, David Granier annonce : "Sliimy sait où il veut aller, et contrairement à beaucoup de jeunes musiciens, il sait comment, c'est un artiste complet". Pour autant, il ne s'agit pas de brûler les étapes, malgré les appels du pied des grands : "d'abord développer le réseau local, faire des concerts, sortir un Ep autoproduit". S'amuser aussi, accessoirement. Là-dessus pas d'inquiétude à avoir, Sliimy a l'air de s'éclater et on ne serait pas étonné de voir bientôt beaucoup de monde convié à la fête.
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