Sparrow : Comme un oiseau sur la branche

Comédie. Hong-Kong. 1h 27

A Hong Kong, un Sparrow (moineau) est un pickpocket. Kei est le plus habile de tous. Entre deux vols de portefeuilles, il aime arpenter la ville à vélo et prendre des photos. Un jour, une femme ravissante apparaît dans son viseur. Il est ensorcelé. Chaque membre de son gang va tomber sous le charme de cette belle inconnue qui ne les a pas croisés par hasard...

Au premier abord, si Sparrow nous était conté, il n'y aurait rien de véritablement encourageant. L'histoire de cette bande de pickpockets au grand cœur est sympathique, mais somme toute un brin banal. Dans les mains du réalisateur hongkongais Johnnie To, elle prend une toute autre dimension. Habitué des polars musclés cérébraux (Breaking news), il change de registre et met son talent au service de trois histoires d'amour. Celle qui entoure les protagonistes bien entendu, mais également celle d'un réalisateur pour sa ville, Hong-Kong, et d'un cinéaste pour son métier. Le film, qui ne manque pas d'humour, résonne alors comme un hommage au polar, au cinéma italien, aux comédies musicales. La légèreté du jeu de Simon Yam n'est pas sans rappeler celle d'un Fred Astaire et donne un petit air désuet pas dégueulasse à l'œuvre, renforcée par une bande originale jazzy du meilleur effet. Méritant à lui seul le déplacement, le final sous la pluie entre malfrats en cinémascope pourrait pourtant paraître dangereusement suranné s'il n'était parfaitement orchestré, chorégraphié par le maître. Du coup, si Johnnie To flirte parfois avec la mièvrerie, Sparrow n'en demeure pas moins une œuvre majeure empreinte d'une certaine poésie volatile, franchement jubilatoire.

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