© Bart Grietens

Subs : danser le corps puissant et vulnérable

Avec un solo percutant, Alexander Vantournhout questionne les représentations de la masculinité dans un corps à la fois puissant et vulnérable.

Artiste circassien, formé à la danse contemporaine chez P.A.R.T.S. (école créée à Bruxelles par Anne Teresa De Keersmaeker), le Belge Alexander Vantournhout a développé un langage chorégraphique d’une extrême technicité qui interroge le cirque sur son propre vocabulaire et le réinvente avec une approche pluridisciplinaire combinant l’acrobatie, les arts martiaux, la danse et le théâtre physique.

Son travail est traversé par l’exploration du corps qu’il transforme en un champ d’expériences inépuisables, poussant toujours plus loin la recherche de son potentiel créatif et cinétique, ses limites, son rapport à l’équilibre, à la gravité, et la relation entre le performeur et l’objet.

L’interdépendance à l’objet étant inhérente au cirque, il crée des chorégraphies où sa présence prolonge le corps, devient obstacle, partenaire de mouvement ou danse pure, démontrant également que le corps peut être un objet manipulable.

© Bart Grietens

Ainsi dans le solo Aneckxander, il danse nu avec des chaussures à plateforme lourdes et crée par la contrainte, les contorsions qu’elles sollicitent, des mouvements irréalisables autrement, bouleversant une représentation formatée du corps, qu’elle soit scénique ou sociale.

Le corps d’un héros non violent

Dans cette même veine, VanThorhout est un solo qui évoque Thor, dieu de la mythologie nordique qui maîtrise la foudre et l’orage avec son marteau lourd au manche court, propageant une image apparentée à une célébration de la guerre, de l’agression et de la violence.

Cherchant à détourner le sens premier du super-héros, le chorégraphe apparaît sur scène torse nu et musclé, maniant un marteau doté d’un long manche flexible et d’une petite tête.

Dans un mouvement circulaire continu, à la manière d’un derviche tourneur, il expérimente la force centrifuge provoquée par cet objet souple qui le domine, déployant par le contrôle du corps et des mouvements, une puissance masculine qui met en présence non plus la virilité mais sa vulnérabilité. VanThorhout consacre un héros non violent dont on peut entendre, par le biais d’un travail sonore sophistiqué, le souffle et la respiration !


VanThorhout - Alexander Vantournhout – Du 7 au 8 avril, aux Subs

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