Ornithologue amateur et passionné, Luc Petton est avant tout un chorégraphe qui depuis 2004, accompagné de maîtres oiseliers, crée des spectacles uniques en leur genre. On l’a découvert à Lyon lors de la dernière Biennale de la danse avec La Confidence des oiseaux, un très beau spectacle né d’une rencontre entre danseurs et oiseaux – grives, étourneaux, pies et corneilles. Nous étions restés stupéfaits de voir à quel point une osmose pouvait exister entre eux à l’intérieur d’une véritable écriture chorégraphique.
Petton revient avec Swan, où, entre pesanteur et grâce, le cygne apparaît comme le plus ambivalent des oiseaux. “Tel un palimpseste du Lac des cygnes de Petipa-Ivanov, nimbé dans l’atmosphère magico-poétique desMétamorphoses d’Ovide, dit Luc Petton, Swan est une création qui réinitialise – avec un oiseau de grande taille – les nombreuses recherches menées pour La Confidence des oiseaux. Cette recherche est axée sur la présence animale, en particulier l’oiseau, dans une démarche placée sous le signe de laisser-être, position initiale consistant à laisser autant de place à l’animal oiseau qu’à l’artiste danseur, dans l’acte créatif. Il n’y a ainsi ni dressage, ni suprématie de l’homme, ni intention prédéterminée.”
On l’aura compris, le chorégraphe cherche à nous embarquer dans un monde utopique où les frontières disparaissent, laissant autant de place au corps humain qu’au corps volatile, entre terre et ciel, saisissant une poésie entre humanité et animalité. Cette vision d’un autre monde, à la limite du mystérieux, était parfaitement réussie dans La Confidence des oiseaux et il y a fort à parier qu’il en sera de même dans cette création.
Swan, de Luc Petton. Du 7 au 9 février à 20h30 et dim. 10 à 15h, à la Maison de la danse (Lyon 8e).