Coïncidence qui prouve qu’Anton Tchekhov reste l’un des auteurs qui ne cessent de passionner nos metteurs en scène actuels, La Mouette, est deux fois à l’affiche ce mois-ci à Lyon. Frédéric Bélier-Garcia met en scène sa mère aux Célestins, et Daniel Veronese offre son regard personnel sur la pièce emblématique du dramaturge russe au théâtre de la Croix-Rousse.
Par ordre chronologique, c’est La Mouette mise en scène par Frédéric Bélier-Garcia aux Célestins qui ouvrira ce bal des oiseaux tchékhoviens. Elle nous permettra, espérons-le, de nous réconcilier avec Nicole Garcia, dont on se souvient, hélas, de la piètre prestation à Fourvière en 2010. Elle y avait lu son rôle, qu’elle n’avait pas daigné apprendre, dans le spectacle De beaux lendemains tiré du roman de Russel Banks et mis en scène par Emmanuel Meirieu. Peut-être, cette fois, fera-t-elle un effort, puisque le metteur en scène est son fils. Et qu’elle a déjà joué le rôle d’Arkadina, la mère de Nina (la Mouette), cette jeune fille qui rêve de devenir comédienne. C’était au cinéma, dans une libre adaptation de l’œuvre, signée par Claude Miller (La Petite Lili). Frédéric Bélier-Garcia entend proposer une version qui pose la question du statut de l’artiste, l’un des thèmes centraux de la pièce. Et où se dévoile sa dimension tragique.
Sans doute la version de l’Argentin Daniel Veronese proposée à la Croix-Rousse sera-t-elle plus personnelle. Elle est titrée Les enfants se sont endormis et se joue en un seul lieu, dans un temps bouleversé où chacun des protagonistes est pris dans un tourbillon dont il ne peut s’échapper. Le théâtre de Veronese est en effet réputé pour faire basculer les grands textes dans le présent en leur donnant une énergie nouvelle.
La Mouette. Du 30 janvier au 10 février, à 20h (dim. à 16h), au théâtre des Célestins.
Les enfants se sont endormis (en espagnol, surtitré en français). Du 19 au 22 février, à 20h, au théâtre de la Croix-Rousse.
