Jérôme Deschamps joue et met en scène une version qui s’annonce grandiose du Bourgeois gentilhomme. Un spectacle musical coproduit par le Radiant et les Célestins que l’on verra enfin, après sa déprogrammation en 2020.
C’est sans conteste le grand événement théâtral de ce mois de mai : la mise en scène de Jérôme Deschamps (le créateur des Deschiens avec Macha Makeïeff) d’une des plus emblématiques des comédies de Molière, Le Bourgeois gentilhomme. Une pièce qui sera jouée au Radiant afin de disposer d’une scène plus vaste encore que celle du théâtre des Célestins, coproducteur du spectacle.
C’est en effet toute une machinerie théâtrale qu’a conçue le scénographe Félix Deschamps pour accueillir la troupe nombreuse de ce spectacle où se mêlent danseurs, chanteurs et musiciens, vêtus de délirantes perruques et affublés des costumes et maquillages hauts en couleur de Vanessa Sannino.
La musique de Lully y tient une place prépondérante, elle est jouée avec des instruments d’époque (fin XVIIe) par des instrumentistes (Les Musiciens du Louvre) placés sous la direction de Marc Minkowski.
Beauté onirique
Jérôme Deschamps est très attaché à ce que cette comédie-ballet écrite par Molière et jouée pour la première fois le 14 octobre 1670 retrouve toute la beauté onirique qui la caractérise.
L’argument en est simple, ainsi résumé par Jérôme Deschamps, qui interprète lui-même le rôle-titre : “C’est la journée où doivent se concrétiser les rêves d’un bourgeois de devenir un gentilhomme. Pour cela, il s’est cultivé et a longuement étudié. Il est à la fois touchant et drôle dans cette ambition de devenir noble. Mais attention, ce n’est pas un crétin. Il est sincère dans son désir de s’élever par la culture.”
D’ailleurs, si Molière s’est emparé de ce sujet du bourgeois parvenu avec tout le brio et la vis comica qu’on lui connaît, il est parti d’une situation bien réelle. À l’époque, de nombreux hommes fortunés cherchaient à s’anoblir pour jouir de plus d’avantages et d’estime.
Il y a donc bien un retour aux origines dans cette version de Jérôme Deschamps. Ce qui n’empêche aucunement la pièce de garder son irrésistible drôlerie. Et toute sa modernité : les parvenus qui cherchent à se hausser du col en mettant en avant leur vernis culturel sont loin d’avoir disparu !
Le Bourgeois gentilhomme – Du 18 au 22 mai au Radiant-Bellevue (Caluire) - Coproduction Célestins théâtre de Lyon