Le théâtre de la Croix-Rousse, dirigé par Courtney Geraghty depuis janvier 2021, peut s’enorgueillir d’avoir été conforté dans ses choix par le public. En effet, après les années Covid, les spectateurs croix-roussiens (mais pas que) ont investi les lieux en masse, plébiscitant la programmation “inclusive” à l’affiche. Le cap sera donc maintenu.
Priorité est donnée aux artistes femmes (qui ont conçu 53 % des spectacles à l’affiche) et aux pièces abordant les questions de genre et d’identités sexuelles, parfois troubles.
L’affiche du Festiv·iel, un temps fort qui se déroulera du 3 au 11 novembre prochain, en témoigne.
On y trouvera des spectacles tels que Pour un temps sois peu, une histoire de femmes transexuelles ; Boulevard du Queer, du Feydeau à la sauce queer, ou encore Faut-il séparer l’homme de l’artiste, un spectacle engagé, féministe, d’Étienne Gaudillère et Giulia Foïs, créé la saison dernière au théâtre du Point-du-Jour.
Le choc des cultures, l’exil et le droit à la différence
Grâce, notamment, à la mise en scène de l’œuvre de Shakespeare, Hamlet (du 18 au 20 octobre), par Chela de Ferrari, le plateau sera également animé par des comédiens et comédiennes porteurs de trisomie 21, qui viennent du Pérou… Ils interprètent une version étonnante du classique, en espagnol surtitré, qui s’annonce bouleversante, dans le cadre du festival Sens Interdits.
Mais l’ouverture se cultive aussi par l’accueil de comédiens qui décrivent le choc des cultures, l’exil et le droit à la différence dans leurs productions.
C’est le cas de Saigon (du 12 au 14 octobre) un spectacle de la Franco-Vietnamienne, Caroline Guiela Nguyen qui retrouvera le plateau croix-roussien, cinq ans après le succès obtenu lors d’une première programmation en 2018.
Pour finir, signalons le retour de Pauline Bayle, qui nous avait enchantés avec sa version théâtrale des Illusions perdues de Balzac.
Cette fois, elle s’attaque, en deux opus, à L’Iliade et l’Odyssée. Toujours sur le même principe, une demi-douzaine de comédiens et comédiennes s’emparent de tous les rôles.
Une saison inclusive mais une directrice qui maltraite ses employés. On peut s'interroger sur son réel engagement.