Comédien et metteur en scène de renom, Patrick Pineau s’attaque à une pièce peu connue du formidable écrivain russe Nicolaï Erdman, Le Mandat.
L’une des plus belles surprises de la saison dernière fut la mise en scène du patron du TNP, Jean Bellorini, du Suicidé. Un “vaudeville soviétique”, puisque c’est ainsi que l’écrivain russe Nicolaï Erdman qualifiait sa pièce, où éclataient la drôlerie et la joyeuse férocité d’un dramaturge longtemps censuré par le pouvoir stalinien, tant il aimait le tourner en ridicule.
L’exploration du répertoire théâtral d’Erdman se poursuit cette année avec une nouvelle création, cette fois aux Célestins, d’une autre de ses œuvres, Le Mandat. C’est le chevronné André Markowicz, dont on sait la qualité du travail (il a traduit les plus grands auteurs russes, de Dostoïevski à Pouchkine, en passant par Tchekhov et Gogol, mais aussi nombre de pièces de William Shakespeare), qui en a assuré la traduction en français.
Et c’est le comédien Patrick Pineau qui signe la mise en scène, retrouvant ainsi l’écriture de Nicolaï Erdman puisqu’il avait lui aussi mis en scène Le Suicidé en 2012, aux Célestins.
La comédie se déroule en URSS, sept ans après la chute du tsar. Deux familles se débattent pour conserver (ou trouver) leur place dans une société en pleine ébullition. Elles décident d’unir deux de leurs enfants, en chargeant le futur époux d’entrer au Parti communiste.
Tout le monde espère qu’il pourra ainsi obtenir le fameux mandat susceptible d’assurer la sécurité des deux familles… Ainsi, bourgeois ruinés par la révolution, anciens tsaristes encore riches, communistes de façade et arrivistes de tous bords se côtoient-ils dans cette pièce. Qui est, selon l’avis éclairé d’André Markowicz, “la plus drôle de tout le répertoire russe”. Nous ne manquerons pas d’aller vérifier cette assertion !
Le Mandat– Du 6 au 16 mars aux Célestins