À partir de ses articles et de ses livres, Stefano Massini nous confronte dans cette pièce (mise en scène ici par la compagnie Atmosphères) à la journaliste russe assassinée en 2006.
La barbarie a ceci de terrifiant qu’elle est immortelle. Elle peut surgir à peu près n’importe où. On la voit aujourd’hui éclore du côté des intégristes islamistes, mais la pièce de Stefano Massini Femme non rééducable montre d’une façon implacable qu’elle fut aussi l’apanage de l’armée russe lorsqu’elle occupait la Tchétchénie. Avec son incroyable courage, bravant la mort jusqu’au dernier jour, la journaliste russe Anna Politkovskaïa en témoigna dans ses écrits. C’est de ses articles et de ses livres que s’est inspiré le jeune dramaturge italien pour composer son récit théâtral. Il nous confronte à cette femme extraordinaire dans son intimité quotidienne (livrée à elle-même dans la banalité d’une chambre d’hôtel ordinaire) ou lors des grands événements dont elle fut témoin (la prise d’otages dans une école de Beslan) et même actrice (elle participa aux négociations lors de l’occupation du théâtre de la Doubrovka par des rebelles tchétchènes). À l’Espace 44, la compagnie Atmosphère reprend cette pièce aussi terrifiante que bouleversante dans une mise en scène de Florence Mallet. Sandra Vandroux y tient le rôle de la journaliste et Guillaume Col lui donne la réplique.