La compagnie Les Hommes Approximatifs revient cette semaine au théâtre de la Croix-Rousse. Et nous promet un Chagrin poignant.
Acteurs bouleversants, adaptation à la fois moderne, infidèle et réussie de Madame Bovary, le chef-d’œuvre de Gustave Flaubert : Elle brûle, présenté l’année dernière par la compagnie Les Hommes Approximatifs, nous avait enflammés. Ce qui, en soi, constitue déjà une excellente raison de se rendre cette semaine au théâtre de la Croix-Rousse, qui accueille la nouvelle création de la troupe maintenant implantée à Valence.
On y retrouvera cette volonté particulièrement exacerbée chez Caroline Guiela Nguyen de “mettre en scène la vie”. Ambition qui la relie au cinéma des frères Dardenne ou de Mike Leigh, ses principales références. Mais il ne suffit pas d’afficher de belles prétentions artistiques pour réussir un spectacle, encore faut-il s’y tenir. Et l’on aimerait retrouver cette authenticité d’Elle brûle, cette impression de vivre la situation en direct, au cœur du Chagrin, la nouvelle proposition des Hommes Approximatifs.
Écriture “au plateau”
La pièce est présentée par Caroline Guiela Nguyen comme “une nouvelle variation sur la mort et la disparition d’un être”. Elle met en scène cinq personnages, tous proches d’un homme qui vient de mourir. Ils tentent d’évoquer une dernière fois sa mémoire afin d’accepter sa disparition, “comme un couple fait une dernière fois l’amour avant une séparation définitive”.
Le processus de création est celui accoutumé de cette compagnie. Où l’écriture est souvent collective, créée, peaufinée au cours de nombreuses répétitions. Toujours dans cette optique de proximité avec le réel.
“Moment magique, où les choses les plus hétérogènes trouvent leur circulation, leur dialogue. Chaque élément explore sa place. Chaque personnage aussi, vient rejoindre les intuitions de départ dans la composition du spectacle”, explique Mariette Navarro, dramaturge de la troupe, dans son blog (petit-oiseau-de-revolution.eklablog.com) qui rend compte des différentes étapes de la structuration du spectacle.
“L’endroit où essayer de penser le monde”
“Ce spectacle sera (il l’est déjà), promet Mariette Navarro, l’endroit où essayer de penser le monde, en mettant en jeu en même temps une histoire familiale et une histoire plus vaste et collective. La vie dans un pays précis, le nôtre, dans une région précise, le Var, dans un temps précis, celui d’une bascule.”