Les Célestins reprennent la mise en scène de la directrice des lieux, Claudia Stavisky, La Vie de Galilée avec Philippe Torreton dans le rôle-titre. Un spectacle impressionnant.
“Galilée pourrait être un climatologue aujourd’hui, affrontant un obscurantisme qui n’a pas changé.” C’est ce que nous avait dit Philippe Torreton avant de jouer La Vie de Galilée aux Célestins, sous la direction de Claudia Stavisky, la saison dernière. Dans quelle figure de scientifique retrouverions-nous l’astronome aujourd’hui, après la crise pandémique ? Certainement Didier Raoult (qui d’autre ?), pour son obstination, sa ténacité, sa foi en lui-même, face aux pouvoirs – scientifiques, politiques – ligués contre lui ?. À cette différence près, essentielle, que Galilée avait raison, incontestablement : la Terre n’est pas au centre de l’univers. Mais qu’importe, finalement, ces comparaisons. Le spectacle vaut pour ce qu’il est, au-delà du questionnement qu’il suscite. Didactique mais jamais ennuyeux, il retrace le parcours de Galilée, la fièvre des découvertes, la peur devant les levées de boucliers qu’elles suscitent, mais aussi l’excitation, les victoires…
Avant de connaître l’amertume de la défaite, les procès, l’exil. Il atteint aussi une certaine profondeur, qui tient beaucoup à l’interprétation de Torreton. On a l’impression que le corps même du savant, durant les deux heures quarante de spectacle, encaisse le poids des ans, la trahison des organes, la mort qui approche. Philippe Torreton n’a pas eu le molière du premier rôle pour lequel il était nominé, on le regrette, mais l’essentiel était qu’il le méritât. Il redonne toute son humanité au savant décrit par Bertolt Brecht.
Mais aussi sa présence charismatique dans une mise en scène habile autant que puissante, imposant sa lumière, éclatante ou crépusculaire. Précipitez-vous, les grands spectacles populaires ne sont pas si fréquents !
La Vie de Galilée – Du 7 au 18 octobre aux Célestins.
l'une des pieces interessante et abordable de la saison