Vincent Macaigne poursuit son exploration de l’œuvre de Shakespeare, mêlée à celle d’autres grands écrivains, avec une nouvelle création originale, Avant la terreur, consacrée à Richard III.
Vincent Macaigne, on s’est habitué à son air lunaire et son jeu toujours original, à force de le voir incarner des rôles de plus en plus nombreux au cinéma.
S’il ne fallait en citer qu’un, ce serait Le Sens de la fête d’Éric Toledano et Olivier Nakache, sorti en 2017. Mais c’est avant tout un metteur en scène et un comédien de théâtre. Ne serait-ce que par sa formation : il est entré au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris en 1999, et il y a suivi les cours de Joël Jouanneau, Catherine Marnas, Claude Buchwald et Muriel Mayette.
Et c’est au théâtre qu’il a d’abord créé l’événement, au festival d’Avignon, en 2011, avec une adaptation de Hamlet intitulée Au moins j’aurai laissé un beau cadavre. Un spectacle fleuve, de plus de quatre heures, où les premiers rangs étaient protégés par une bâche en plastique des jets d’hémoglobine, de boue et de projectiles en tous genres qui ponctuaient cette “représentation trash, foutraque et passionnante”, pour reprendre les mots d’alors de la critique dramatique du Monde, Brigitte Salino.
C’est dans le sillage de cette création hors norme que s’inscrit Avant la terreur, bientôt à l’affiche des Célestins. “Cela m’a saisi parce que c’est une forme de continuité avec Au moins j’aurais laissé un beau cadavre, adaptation de Hamlet et L’Idiot. Quand on piétine quelqu’un, quel monstre forme-t-il ? Ce qui m’intéresse, c’est que le personnage de Richard III ne soit pas vu comme un personnage méchant mais comme un personnage dans la continuité de L’Idiot et de Hamlet. Quelqu’un qui s’enlise dans ses certitudes et préfère la guerre au dialogue, l’élimination à la construction, la destruction du passé à la compréhension”, explique le metteur en scène.
Avant la terreur – Du 16 au 23 mai aux Célestins