Figure majeure de la scène théâtrale contemporaine, l’Allemand Thomas Ostermeier revient dans nos parages. De nouveau avec Ibsen, cette fois aux Célestins. Première mardi 18 mars.
Il est encore tout chaud dans notre mémoire, le dernier passage de Thomas Ostermeier. Il y a un peu plus d’un an, il avait présenté au TNP une saisissante version de L’Ennemi du peuple. Une œuvre d’Henrik Ibsen à laquelle il avait donné non seulement une seconde jeunesse mais aussi une intensité exceptionnelle.
De nouveau Ibsen
Ô joie, le directeur de la Schaubühne de Berlin, la principale scène allemande, revient sur nos terres. De surcroît avec une nouvelle pièce d’Ibsen, Les Revenants. Et l’on sait bien que, lorsqu’il s’attaque à des œuvres du répertoire, Ostermeier les a soigneusement choisies, parce qu’il sent que les thèmes abordés vont résonner avec les grands problèmes actuels, en délivrer un éclairage intense et passionnant. Mais aussi parce qu’elles ont le don de susciter les interrogations, voire de choquer les esprits étriqués.
Des révélants
Les Revenants, lors de sa publication en Norvège en décembre 1881, fut très mal reçue, car la pièce d’Ibsen aborde des sujets tabous et critique l’hypocrisie de la morale puritaine de l’époque. C’est une histoire sombre qui décrit une famille poursuivie par des spectres. Des revenants qui pourraient aussi bien être des visions schizophréniques, dont le but semble de torturer les membres de cette parentèle, de leur jeter au visage la révélation d’un secret enfoui au plus profond.
Autrement dit, une pièce adaptée à la façon d’Ostermeier de voir le théâtre et les failles du monde qu’il reflète. Et l’occasion de peaufiner encore une direction d’acteurs exigeante, où les facettes des personnages s’incarnent avec une stupéfiante présence. Le tout dans une de ces impressionnantes scénographies qui renforcent encore son art dramatique (dont on aperçoit quelques tableaux dans la vidéo ci-dessous, où le metteur en scène s’explique aussi sur le choix d’Ibsen).
Les Revenants. Du 18 au 22 mars à 20h, au théâtre des Célestins (Lyon 2e).
Retrouvez tous les choix de la rédaction Culture de Lyon Capitale dans notre mensuel de mars, en vente en kiosques jusqu’au 26 mars, et dans notre boutique en ligne.