© Christophe Raynaud de Lage

Théâtre : un spectacle de 11 heures d'Olivier Py au TNP !

Olivier Py est de retour au TNP. Il y présentera sa dernière création théâtrale, Ma Jeunesse exaltée, dont il signe le texte et la mise en scène. Véritable feuilleton scénique, le spectacle affiche une durée de onze heures.

Comme le chante Charles Aznavour, c’est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Ou peu s’en faut… Puisque c’est en 2005 qu’Olivier Py était venu au TNP présenter Les Vainqueurs.

Une épopée théâtrale de neuf heures qui nous mettait sur les pas d’un héros au sourire énigmatique tentant de vivre poétiquement dans un monde contemporain sans cesse traversé par les réminiscences de nos mythes lointains.

Ce n’était pas la première fois que l’ancien patron du festival d’Avignon (de 2013 à 2022) se lançait dans une entreprise d’aussi longue haleine. En 1995, il avait présenté en Avignon l’intégrale de La Servante (histoire sans fin), un cycle de cinq pièces et cinq dramaticules d’une durée totale de vingt-quatre heures !

Arlequinades

On retrouve justement le décor de La Servante, tout en bois verni, conçu par le fidèle scénographe d’Olivier Py, Pierre-André Weitz, en quelque sorte recyclé pour cette nouvelle création du metteur en scène, Ma Jeunesse exaltée, qui sera accueillie au TNP samedi 25 et dimanche 26 novembre.

Là encore, il s’agit d’une monumentale fresque théâtrale qui dure onze heures avec trois entractes. Vous arrivez à 11 h, vous repartez à 22 h… Mais entretemps, vous aurez suivi toutes les péripéties d’un Arlequin d’aujourd’hui, livreur de pizza de son état.

L’épopée commence lorsqu’il fait la rencontre d’un jeune poète, inévitablement rimbaldien, le dénommé Alcandre. Se reconnaissant comme histrion et mentor, les deux hommes nouent une alliance pour tenter de démasquer une époque falsifiée par les puissances de l’ordre et de l’argent.

Restaurant cannibale

Épaulé par quatre jeunes comédiens, Arlequin mène une féroce bataille contre la bêtise contemporaine. Ils fomentent une série de canulars tels un faux poème de Rimbaud qui discrédite le monde culturel, un miracle fabriqué de toutes pièces qui mystifie le milieu religieux, un restaurant cannibale destiné à révéler la cruauté des puissants et, enfin, la fausse mort d’Arlequin.

© Christophe Raynaud de Lage

Quatre rocambolesques aventures pour raconter le grand combat que mènent des jeunes gens amoureux d’art et d’absolu contre le monde de la démission spirituelle. C’est en tout cas le message que veut transmettre à la jeunesse Olivier Py, bientôt sexagénaire (il est né en 1965).

Souhaitons que les jeunes (mais aussi les générations plus anciennes) ne reculent pas devant l’exceptionnelle durée du spectacle. L’écriture flamboyante d’Olivier Py, son art de la mise en scène et le talent des comédiens qui le suivent dans ses délirants projets sont une bonne garantie contre l’ennui, que l’on peut légitimement redouter lorsque l’on s’embarque pour une traversée théâtrale au si long cours. Mais dans un monde où tout va trop vite, l’expérience mérite d’être tentée !


Ma Jeunesse exaltée – Les 25 et 26 novembre au TNP

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