Au théâtre de la Renaissance (Oullins), Zabou Breitman propose un seule en scène consacré à la femme de lettres américaine.
“Pardon pour la poussière”, c’est l’épitaphe que Dorothy Parker avait proposé que l’on gravât sur sa tombe. Elle disait aussi : “L’amour, c’est comme du mercure dans la main. Garde-la ouverte, il te restera dans la paume ; resserre ton étreinte, il te filera entre les doigts” ou encore : “Je hais les femmes : elles me portent sur les nerfs.”
On le voit, son ton était particulièrement caustique et son humour en dehors de toute volonté d’être politiquement correct. Une notion qui n’existait pas encore à l’époque (elle est née en 1893 et décédée en 1967), mais qu’elle aurait combattue avec le talent et la férocité qui la caractérisent.
Si elle est relativement méconnue en France, c’est parce qu’elle n’a écrit aucun roman, préférant à ce genre celui de la nouvelle et de la poésie. Elle a aussi été scénariste (notamment pour le film Cinquième Colonne d’Alfred Hitchcock, sorti en 1942) et dramaturge. Et surtout, elle a beaucoup écrit dans les journaux et les magazines.
Un hommage à la liberté absolue de cette femme unique, surnommée “The Wit” (l’esprit)
Chroniqueuse redoutée du New Yorker, l’un de ses principaux combats, dans les années cinquante, fut contre le maccarthysme et toutes les formes de censure en général.
À rebours d’une certaine tendance actuelle, son féminisme était universel, n’excluant jamais les hommes. Pétrie de contradictions et de doutes, recourant volontiers au secours de l’alcool de grain, elle souffrit à la fin de sa vie d’une immense solitude.
Après avoir interprété quelques-unes des nouvelles de Dorothy Parker en 1982, Zabou Breitman a tenu à lui consacrer un spectacle qui rende hommage à la liberté absolue de cette femme unique, surnommée “The Wit” (l’esprit). Ce spectacle, Dorothy, écrit, mis en scène et interprété par Zabou, est programmé à la fois par le TNP et le théâtre de la Renaissance, où il sera joué du 24 au 26 novembre.