Entre son arrivée à Lyon en 1984 et ce qui l’y a retenu, le directeur du MAC, qui prend sa retraite ce vendredi, évoque pour Lyon Capitale le modèle “biennale”, l’évolution du public, les pratiques visuelles actuelles, mais aussi ses rapports avec les élus et ce qui manque à Lyon selon lui. Un grand entretien pour découvrir comment un Grenoblois fan de rugby a pu s’enraciner à Lyon.
Lyon Capitale : En quoi êtes-vous une grande gueule* ? Thierry Raspail : Après des années dans une trappe, on a tendance à avoir envie de parler. Mais c’est de l’humour, je ne crois pas être une grande gueule. C’est votre dernière biennale [cet entretien a eu lieu en septembre 2017, le mois de l’ouverture de la 14e Biennale]… L’important, c’est d’abord d’achever la trilogie. Depuis que, par le plus pur des hasards, j’ai créé la biennale à Lyon, il y a un concept exprimé sous la forme d’un mot qui vaut pour trois éditions. Le premier était “Histoire”, le deuxième était “Global”, nous en sommes à “Moderne”. Je n’ai pas encore totalement réalisé que c’est la dernière, d’abord parce qu’il y aura un troisième épisode à imaginer et que je vais choisir le commissaire de 2019 [il est désormais connu, lire ici]. Ensuite, parce qu’en même temps que ma succession il y a une réflexion sur le modèle des biennales que l’on doit arbitrer. Le calendrier est fixé ? Non, ça va dépendre des décisions qui vont être prises à court terme. Plusieurs modèles sont possibles. On a une marque, qui s’est imposée dans le monde. L’idée, c’est de maintenir l’excellence mais de s’adapter artistiquement et économiquement. On peut donner peut-être encore plus d’autonomie au directeur artistique. Faire plus, malgré la baisse – minime mais régulière – des subventions publiques. Elles sont compensées aujourd’hui par le mécénat, mais à l’avenir, qui sait ? Ce que j’aimerais changer, c’est la disproportion entre nos frais fixes, comme cette Sucrière que l’on loue, et notre budget artistique. Vous êtes arrivé par hasard à Lyon ?Il vous reste 85 % de l'article à lire.
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