Après le renouvellement de la délégation de service public de la salle lyonnaise, la société Transmission reste en charge du Transbordeur, avec à sa tête Cyrille Bonin… dans un contexte d’“économie modeste”.
Le 17 mars, la Ville de Lyon a renouvelé pour 5 ans le contrat déléguant la gestion du Transbordeur à la société Transmission, manière d’apporter “son soutien à la musique actuelle”, selon Georges Képénékian, premier adjoint au maire, chargé de la politique culturelle. Soutien uniquement moral, puisque la salle ne bénéficie d’aucune aide financière de la ville et dispose d’une “économie modeste”, selon Cyrille Bonin, directeur et actionnaire.
“Continuer à soutenir la scène locale, à accueillir des artistes d’envergure, […] mais aussi faire de la salle un lieu de création pour les cultures numériques locales, et intensifier les relations avec des investisseurs privés.” Tels sont les objectifs de Cyrille Bonin pour les cinq années à venir.
Entre les dettes et la concurrence, ne pas oublier la musique
Avec un capital de 140 000 euros (divisé entre quatre actionnaires) et une équipe de cinq salariés permanents, le Transbordeur a soif de développement. Difficile cependant pour la salle d’accueillir des artistes très médiatisés, selon Cyrille Bonin, en raison de “sa concurrence avec des structures ultra-subventionnées”. Un tacle certainement destiné au Radiant-Bellevue, dirigé par Victor Bosch, qui était lui aussi en lice pour la délégation du Transbordeur. Difficile aussi pour le directeur renouvelé dans ses fonctions de combler les pertes de 400 000 euros enregistrées depuis 2010, dues selon lui aux travaux de réaménagement de la salle.
S’il reste donc lucide sur “le melting-pot de problématiques économiques” auquel il doit faire face, Cyrille Bonin n’a pas l’intention d’augmenter le prix des places (19 € en moyenne) pour renflouer les caisses. Conscient qu’un tarif trop élevé pourrait faire fuir les spectateurs, il insiste sur sa programmation de musiques actuelles, mêlant artistes locaux émergents, musiques électroniques, hip-hop, rock ou reggae.
Pour les mordus de rap US ou français, le Transbordeur accueillera bientôt Joey Badass (figure montante du hip-hop américain), Gradur, ou encore Vald, fougueux rappeur de la région parisienne, à l’occasion du festival L’Original.
Festival L’Original – Du 29 mai au 1er juin, au Transbordeur.