Pas moins de 160 artistes -dont un orchestre symphonique et trois chœurs- de l’Opéra National d’Ukraine-Lviv, dirigés par Grigori Penteleïtchouk, débarquent à Lyon pour un gigantesque spectacle mêlant musique et danse autour de Carmina Burana de Carl Orff.
Partition autant adulée que détestée, Carmina Burana divise. Mais que s’est-il passé dans l’esprit du compositeur allemand lorsqu’il a choisi en 1937 de remettre au goût du jour des poèmes médiévaux du 13è siècle sur une musique, un rythme et une harmonie primitifs ? En musicien autodidacte, Carl Orff aimait dire que ses œuvres étaient des « pièces de théâtre musical ». Entre chants religieux et chants profanes, l’artiste a opté pour une écriture musicale à l’esthétique personnelle, qui certes n’a pas révolutionné l’Histoire de la musique mais dont l’objectif -qui était de mettre en transe l’auditeur- est plus qu’atteint. Suite à une tournée triomphale en mars 2010, qui avait réuni plus de 20 000 spectateurs, l’Opéra National d’Ukraine-Lviv -qui rassemble des chanteurs solistes, une troupe de danseurs et une compagnie de théâtre- s’empare à nouveau de cette fameuse œuvre. Sublimée par une chorégraphie qui en révèle l’intensité dramatique et les accents propres à la danse rituelle, l’œuvre culte sera précédée de Carmen Suite, composée par Rodion Shchedrin d’après le fameux opéra de Bizet. L’occasion d’entendre une Carmen remodelée par ce compositeur russe de l’après guerre qui se situe dans la plus pure tradition symphonique soviétique. Ce grand spectacle populaire convie deux partitions au fort pouvoir mobilisateur revisitées par une forme originale et audacieuse qui mêle tous les arts. À noter la présence d’Eve Rugeri en récitante d’exception qui ouvrira les portes des œuvres et en révélera tous les secrets.
Le 12 novembre à la Halle Tony Garnier de Lyon, le 13 novembre au Zénith à Saint-Étienne.