Tyllou
©Grégor Clauss

Une armée de “vulgarizators” à l’ENS Lyon

Six youtubeurs spécialisés dans la vulgarisation scientifique étaient les invités de la 4e édition de “Vulgarizators”, organisée samedi par l’ENS Lyon. Devant 150 personnes, les jeunes vidéastes ont captivé l’assistance, selon leur thème et leur prestance.

Tyllou, youtubeur musique symphonique

©Grégor Clauss
Tyllou, youtubeur musique symphonique

Ils s'appellent Tyllou, Sense of Wonder, Le Mock, Stupid Economics, Histoire Brève. Hier après-midi, les vidéastes ont pu faire honneur à leur nom de scène sur celle de l'amphithéâtre Charles-Mérieux de l'ENS Lyon. Une conférence, ou plutôt cinq présentations, avec un but commun : vulgariser. Pour étaler sa science, chacun sa méthode.

La science est justement au cœur de la démonstration de Sébastien Carassou, de la chaîne Le Sense of Wonder. L'étudiant en 3e année de thèse d’astrophysique présente 13,8 milliards d'années d'évolution cosmique en une demi-heure. Du Big Bang à l'arrivée d'Internet, l'astrophysicien n'occulte rien, dévoilant sur le grand écran un calendrier où la création de l'univers correspondrait au 1er janvier. Sur cette frise chronologique, l'homme n'arriverait que le 31 décembre en soirée. Un bon moyen de faire comprendre à l'assistance l'immensité du système cosmique.

Le Mock (Redek et Pierrot), vulgarisateurs littéraires © Grégor Clauss

© Grégor Clauss
Redek et Pierrot, du Mock

Comment rendre sexy la musique symphonique et la littérature

L'immensité de la musique, c'est un peu ce qui ressort de l'exposé de Tyllou. Le youtubeur, passionné de musique symphonique, profite de l'estrade pour montrer son univers. Pas très à l'aise à la vue de ses déplacements, Tyllou se dégage de son stress avec quelques blagues. À travers des musiques de films (Stargate, Le Seigneur des Anneaux ou Star Wars), l'homme aux 2 8000 abonnés démontre à quel point la musique a toujours un sens dans un film”. Du thème principal d'une composition, il présente les variations. Selon les accords et les instruments qu'on y ajoute, la musique peut être tantôt triste, tantôt drôle ou encore impériale.

Chez Redek et Pierrot, les deux compères du Mock, il est également question de musique. Ou plutôt de littérature lyrique, avec leur interprétation de La Chanson du mal-aimé, où Guillaume Apollinaire évoque l'échec de sa relation avec Annie Playden. Le ton est vif, parsemé de blagues qui font mouche et de références actuelles, et l'on comprend qu’“Annie Playden est une connasse qui blesse”.

 

Comme son nom l'indique, Stupid Economics aborde l'économie et démontre comment gagner 4 254 euros en restant chez soi. Celui qui "parle d'économie avec des billets de Monopoly" se demande également si les robots géreront la comptabilité dans un futur proche. L'argent est également au cœur de L'Histoire brève de la monnaie présentée par Dave Sheik.

Les six jeunes hommes se prêtent également au jeu des questions, avec une table-ronde où le public prend la parole. Au centre des interrogations, l'économie des vidéastes sur Internet. Et l'on remarque que le modèle s'apparente à du bénévolat, la passion l'emporte lorsqu'il s'agit d'expliquer un sujet complexe d'une façon très simple. La définition même de la vulgarisation.

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