Quoi de mieux pour finir l’année que de se laisser emporter par le grand chorégraphe américain Alonzo King, avec deux pièces qui révèlent, une fois de plus, son immense talent.
Les Lyonnais l’adorent, il n’est donc pas étonnant que le grand maître du ballet qui allie classique et modernité vienne régulièrement à leur rencontre. Biophony et Sand, les deux pièces présentées à partir de mercredi à la Maison de la danse, font appel à la nature et au vivant, elles sont inspirées du mouvement des grains de sable et des bruits de la terre. La première a été créée avec le compositeur Richard Blackford ainsi qu’avec Bernie Krause, un artiste qui enregistre des paysages sonores, à l’écoute de la terre et ses animaux. Sur scène, les ambiances sonores qu’il a capturées révèlent un orchestre complexe et vivant à l’intérieur duquel les danseurs s’immergent totalement. La danse renvoie les corps entre monde civilisé et primitif, les transformant parfois en créatures ou matière pour les mener à la jonction de deux mondes qui n’auraient jamais dû être séparés.
Sensualité du sable
La seconde pièce présentée illustre une magnifique collaboration d’Alonzo King avec deux figures américaines emblématiques du jazz : Jason Moran et Charles Lloyd. “Depuis la nuit des temps, dit Alonzo King, le sable, par son aspect insignifiant au regard de son extraordinaire potentiel de force, a amené les grands esprits à le comparer aux êtres humains. Son abondance et la beauté harmonieuse qu’il dégage lorsqu’il se regroupe en vastes dunes, sur la plage, dans le désert et au fond des océans, témoignent de sa force.” Ici, les corps des danseurs iront au rythme du sable, tout en ondulations, en masse compacte qui se lie et se délie, avec une danse qui ne cesse de se renouveler, d’apparaître et disparaître dans des mouvements semblables à ceux des vagues, une danse pleine de douceur et de sensualité.