Les Personnages de la pensée © Tuong-Vi Nguyen

Valère Novarina, poète, metteur en scène et peintre au TNP

Habitué du TNP, Valère Novarina y présentera du 23 au 27 janvier sa nouvelle création, Les Personnages de la pensée, créée en novembre dernier au théâtre de la Colline, à Paris.

En 2016, Valère Novarina avait été accueilli au TNP, alors dirigé par Christian Schiaretti, avec sa création du moment, Le Vivier des noms. Sur le programme de l’institution villeurbannaise, on pouvait lire : “Comment concevoir une saison du TNP sans le souffle de Novarina ?”

En 2024, la nouvelle direction du TNP, assurée par Jean Bellorini, pourrait reprendre cette phrase à son compte. Les spectacles de l’artiste aux multiples talents trouvent toujours au TNP, comme au théâtre de la Colline, au festival d’Avignon et dans les théâtres français les plus prestigieux, un lieu d’asile.

La toute première création de Jean Bellorini, en tant que directeur du TNP, fut d’ailleurs Le Jeu des ombres. Une formidable réinterprétation du mythe d’Orphée, entrechoquant l’écriture éruptive de Valère Novarina et la musique cristalline de Claudio Monteverdi. Novarina est sans conteste l’un des rares poètes contemporains vivants à jouir d’une importante renommée. Et cela même si l’Académie française lui a préféré, on se demande bien pourquoi, en 2017, le sage médiéviste Michel Zink pour occuper le fauteuil de René Girard. Nul doute pourtant que son succès public dépasse de loin l’espace de la Coupole.

Poète, vous avez dit poète ?

Il a reçu pour l’ensemble de son œuvre, très prolifique puisqu’elle compte plus d’une quarantaine de livres édités chez P.O.L, le prix Paul Morand en 2021. Une distinction qui récompense “l’auteur d’un ou plusieurs ouvrages remarquables par leurs qualités de pensée, de style, d’esprit d’indépendance et de liberté”. Il a pourtant du mal à se reconnaître comme quelqu’un écrivant de la poésie. “Il y a, dans le mot de poésie, un côté auto-déclaration que je n’aime pas. Il s’agit d’un mot fétiche. J’ai pourtant lu, dans ma vie, beaucoup plus de poésie que de prose. Mais, je trouve qu’il y a une sorte d’idolâtrie dans l’usage de ce mot. On le prononce et on est tranquille… Sauf si on lui donne le sens d’ouvrier. En grec le verbe poiein signifie faire, fabriquer. Le poète devient donc celui qui fait une chose. Alors là, oui !” C’est ce qu’il déclarait en octobre dernier au magazine La Terrasse. Et puis Valère Novarina n’est pas “que” poète.

On l’a vu au TNP avec L’Animal imaginaire ou Le Vivier des noms, qui font partie des spectacles dont il est le metteur en scène et l’auteur aussi bien que le peintre. Dans ces créations, le déplacement des grandes toiles – peintes de sa main – sur le plateau font participer l’art pictural au processus même de la représentation. Un procédé que l’on retrouvera dans sa prochaine pièce présentée au TNP, Les Personnages de la pensée.

Avec un parcours dynamique pour chaque interprète, traçant pour chacun un sentier sur mesure. Afin que les voix multiples qu’il met en jeu se croisent et se recroisent, se déploient dans l’espace, durant trois heures et demie. Le tout mis en musique par Christian Paccoud, auteur-compositeur et interprète déjà aperçu dans Le Repas, L’Opérette imaginaire ou L’Origine rouge. Un autre artiste aux talents multiples !

Les Personnages de la pensée– Du 23 au 27 janvier au TNP

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