Franchise, légèreté, réflexion, sujets socio-politiques, émotions sont autant de caractéristiques affichées par les multiples productions présentées aux Reflets du cinéma ibérique et latino-américain, un festival qui se déroule au cinéma Zola, à Villeurbanne du 15 au 29 mars.
“ La franchise” est le talent du cinéma ibérique et latino-américain pour Laurent Hugues, le directeur du cinéma Le Zola qui pense “qu’on n’arrive pas à faire cela en France si on n’emploie pas le biais du documentaire”. Également directeur des différents festivals du cinéma villeurbannais, il présente avec l’association Pour le cinéma, la 33e édition des Reflets du cinéma ibérique et latino-américain. Ce rendez-vous mobilise le cinéma Le Zola à Villeurbanne et des lieux aux alentours du 15 au 29 mars. Autant rythmée que “la vie”, thème choisi pour cette année, le festival accompagne les projections avec des rencontres, des concerts, des afters au DZ café, des discussions autour des tapas au Comptoir des Lônes, des concerts, les Minutos piquantes, des expositions, une soirée brésilienne et la soirée de clôture avec la remise du prix public.
La programmation multiculturelle dévoile 47 longs métrages et 8 court-métrages de genres variés (comédie, thriller, polar, drame, fantastique, aventure, policier, action, fiction) qui représentent au total 11 pays. La section Regards fait découvrir 15 documentaires en complément avec “ une visée plus sociologique, géopolitique ou ethnologique ” explique Laurent Hugues.
Pour les sélectionner, l’association se déplace de festival en festival, du Cinespaña de Toulouse au festival Biarritz Amérique Latine. Pour les projections locales, elle se les procure grâce aux contacts qu’elle entretient en Espagne et en Amérique du Sud. Une diversité qui se retrouve dans la programmation. Bien que la volonté d’aborder un enjeu socio-politique avec véracité reste la force commune du cinéma ibérique et latino-américain, chaque pays n’a pas la même manière de raconter l’histoire. “ Ce n’est pas le reflet mais les reflets de plusieurs productions, de plusieurs pays ” souligne le directeur du Zola, Laurent Hugues.
Ce qui passionne Laurent Hugues dans le cinéma ibérique latino-américain c’est la manière “de traiter efficacement des sujets sociaux aussi forts”. Era o hotel Cambridge évoque ainsi la crise du logement qui frappe le Brésil. L’histoire officielle rappelle la terrible affaire des enfants volés pendant la dictature argentine. De nombreux films abordent la jeunesse pour questionner l’avenir de la société, notamment Te prometo arnaquía dans lequel deux adolescents mexicains vendent du sang pour gagner de l’argent.
Les problématiques universelles que traitent les productions permettent d’impliquer le spectateur : La ultíma tarde montre un couple qui se retrouve 19 ans après s’être quitté pour finaliser son divorce. Techo y comida met en avant la lutte d’une mère célibataire au chômage pour faire face à la crise économique espagnole.“ Même les comédies arrivent à faire passer des messages” précise Laurent Hugues en donnant l’exemple de Requisitos para ser una persona normal qui, derrière le portrait de deux personnages amusants, pose la question de la normalité. Dans les polars aussi “ il y a toujours un fond social, Que dios no perdone se sert du mouvement des indignés à Madrid pour faire le compte rendu de cette fracture sociale” conclut Laurent Hugues.