Par ses qualités techniques, sa sonorité puissante et voluptueuse ainsi que le caractère trempé de ses interprétations, le violoncelliste norvégien Truls Mørk s’est forgé une solide réputation en tant que soliste au point d’apparaître comme l’un des meilleurs violoncellistes de sa génération.
Sobre dans son vibrato – y compris dans les envolées les plus lyriques –, jamais mièvre, Mørk tire pourtant son épingle du jeu grâce à un répertoire d’intentions et de timbres qu’il tire, sans sensibleries, de son instrument. Son ouverture en direction de la musique contemporaine est également un facteur clé d’une personnalité à toute épreuve.
C’est d’ailleurs à travers une création que le gaillard scandinave célèbre son retour à Lyon. Commande de l’Orchestre symphonique d’Odense, de l’Orchestre philharmonique royal de Liège et de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon au compositeur français Éric Montalbetti, Nachtgebet est une œuvre concertante pour violoncelle et orchestre taillée sur mesure pour Mørk qui en assurera ici la création française. Une prière nocturne à laquelle se joindra Nikolaj Szeps-Znaider à la tête de l’Orchestre national de Lyon avant de se plonger au cœur du plus pur romantisme allemand.
Le public de l’Auditorium sera ainsi gratifié du merveilleux Concerto pour violoncelle en la mineur de Robert Schumann, morceau de bravoure pour l’instrument s’il en est.
Chacun pourrait aisément en rester là, mais Szeps-Znaider et l’ONL ne comptent pas ! Et voilà que nous est proposée la Symphonie n° 4 de Johannes Brahms, dernière du genre pour le compositeur faisant feu de tout bois dans une œuvre magistrale s’achevant par un célébrissime ultime mouvement : une passacaille géante basée sur une figure de basse obstinée et certainement inspirée d’une chaconne de J.-S. Bach. Un sommet de la littérature romantique.
Schumann/Brahms - Truls Mørk –Vendredi 1er mars à 20 h et samedi 2 mars à 18 h à l’Auditorium