Exposition : Voyages intérieurs

Tabula Rasa accueille deux artistes lyonnais qui s’emparent avec la sculpture et la peinture de la géographie des âmes.

Rêver d’ailleurs, de contrées imaginaires, migrer et faire voyage, imaginer le monde autrement par la poésie et le ressenti des âmes… C’est ce à quoi nous invitent deux artistes lyonnais avec l’exposition Désirs migrateurs où Philippe Barthes crée des sculptures (cabanes blotties dans les arbres et cités merveilleuses) travaillées avec des matériaux naturels (bois, cordes, argile…) et Nadège Druzkowski imagine des peintures de paysages oniriques et encres de chine. Ensemble, ils créent un dialogue autour de la puissance imaginaire des arbres et de la nature.

Les cabanes secrètes de Philippe Barthes

Inspiré par l’art brut, Philippe Barthes love ses cabanes en petits bouts de bois dans des branches d’arbres qui font corps avec elles et qui provoquent un formidable retour en enfance, nous faisant entrevoir que des vies sont possibles dans ces habitations improbables. Puis on découvre de mystérieuses maisons d’argile posées au sommet ou le long de troncs d’arbres comme des petits hameaux perchés, réminiscences des casbahs au Maghreb ou de villages troglodytes, façonnées par une architecture qui évoque étrangement des silhouettes humaines. D’autres sont allumées, directement sculptées dans le tronc d’arbre, réunissant l’argile, matière fragile, la puissance des arbres qui deviennent leurs racines et l’homme. L’artiste creuse des récits où l’on pose les nôtres. Il dessine des communautés secrètes qui sont traces, mouvements, empreintes, créant un univers enveloppé par une présence invisible où flotte un étrange désir d’ancrage, de retour à l’essentiel et de spiritualité.

L’onirisme de Nadège Druzkowski

Nadège Druzkowski crée des paysages d’arbres et de forêts inspirés par ses voyages dans les îles du Sud ou les pays nordiques, composant leurs feuillages, non pas avec des pinceaux, mais à partir de matières végétales, feuilles et branches, trempées dans des bains de peinture ou d’encre dont elle frappe violemment la toile ou relève délicatement les empreintes. Elle cherche à fabriquer des récits, jouant sur des dégradés de couleurs qu’elle floute pour perturber la ligne entre réalité et imaginaire. Forêts fantomatiques, lacs sombres, nuits mouvantes remplies de fantasmes, chemins brumeux qui s’ouvrent vers l’inconnu tandis que dans ses bleus intenses s’immiscent des fonds secrets. Mais ses paysages sont aussi colorés où flamboient le rose et le mauve qu’elle saisit comme des fulgurances. L’artiste a une fascination pour les arbres, ils sont dressés vers le ciel, noirs, gris pour devenir transparents et lumineux, libérant des éclats d’un bleu cristallin telles des feuilles emportées par un tourbillon. Plus loin, ses encres de chine laissent éclore dans des mouvements circulaires les murmurations d’oiseaux qui semblent échappés d’autres toiles. À l’instar de Philippe Barthes, ses œuvres sont dénuées d’humains alors que l’on sent partout la présence d’une âme humaine. Et c’est par le jaillissement et l’apaisement qu’elle explore son rapport au monde, charnel et empreint de métaphysique.

Désirs migrateurs - Philippe Barthes et Nadège Druzkowski
Jusqu’au 17 janvier 2025 (visite commentée avec les artistes les 3 et 10 décembre de 18h à 19h30) chez Tabula rasa, cabinet d’architectes, 6, rue Émile-Zola, Lyon 2e. Entrée libre, du lundi au vendredi de 14 h à 19 h, ou sur rendez-vous.
Tél. : 04 78 60 36 97

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