Laurent Wauquiez a lancé ce jeudi, au sein du musée des Tissus à Lyon, l’association qui va préparer la mise en œuvre du projet muséographique pour "faire renaître" cette institution lyonnaise. Institution pour l’instant très largement financée par le conseil régional. Celui-ci mettra 24 millions d’euros dans les travaux du musée, lesquels débuteront en 2019 et devraient durer un an et demi.
Les acteurs qui participent à la reprise du musée des Tissus se sont réunis ce jeudi au sein du musée pour l’assemblée générale constitutive de l’association "musées des Tissus et des Arts décoratifs" qui va préparer la mise en œuvre du projet muséographique jusqu’à la mise en place du futur Groupement d’intérêt public (GIP). Une association présidée par Laurent Wauquiez. La vice-présidente sera Florence Verney-Carron, Emmanuel Imberton en sera le secrétaire et Grégoire Giraud, vice-président d’Unitex, le trésorier.
"La France doit être innovante tout en étant très ancrée sur ses racines"
Sous la houlette de Laurent Wauquiez, les différents acteurs ont décliné le calendrier qui présidera à la "renaissance" de l'institution de la rue de la Charité avec un objectif triple selon le président du conseil régional : "Assurer la préservation des collections, pour les présenter sous un nouveau jour avec les techniques muséales les plus innovantes. Se tourner vers la création contemporaine avec les écoles et les plus grandes maisons de couture françaises et internationales en faisant aussi de la résidence d’artistes. Et enfin créer un grand lieu culturel français dans ce lieu d'exception détenteur de l'âme de Lyon et de notre région". L’occasion pour le président du parti Les Républicains de faire passer un message politique à travers ce qu’il estime être l’avenir du musée : "Ma conviction profonde est que la France doit être innovante tout en étant très ancrée sur ses racines".
L'apport de la région passe de 10 à 24 millions d'euros
Un état des lieux va être lancé pour déterminer un projet scientifique et artistique "qui portera le projet architectural respectueux de l'âme de ses lieux", a déclaré M.Wauquiez. La restauration du musée est estimée à 30 millions d'euros. "L'État s'est engagé à mettre 20% du montant du projet, plafonné à hauteur de 5 millions d'euros, Unitex va mettre 1 million d'euros et la région financera au moins 24 millions d'euros", a annoncé Laurent Wauquiez. Ce sera donc le conseil régional qui comblera les 14 millions d'euros que la région cherchait à l'origine auprès de partenaires privés. Un chiffre toutefois provisoire selon le président du conseil régional, qui a indiqué que le mécénat allait se soustraire à l'apport de la région. Emamnuel Imberton a, comme lors de ses vœux, répété que "les portes et les fenêtres du musée sont grandes ouvertes pour accueillir ceux qui veulent les rejoindre", en visant sans le dire la ville et la métropole de Lyon. "On veut toujours tendre la main à Lyon et à la métropole, qui ne peuvent pas passer à côté de ça. Je pense qu'ils vont avoir un sursaut de lucidité", a abondé Laurent Wauquiez, lequel n'a pas trouvé impensable que ces deux collectivités "interviennent à hauteur de l’État", soit 5 millions d'euros. La plateforme de financement participatif sera choisie dans les prochains jours et le lancement de la campagne de levée de fonds débutera le lundi 12 mars 2018. La région espère mobiliser les 135 000 signataires de la pétition pour le sauvetage du Musée des tissus.
Une fermeture envisagée pendant les travaux
Les travaux débuteront en 2019 et devraient durer "un an et demi". "On a espéré que le musée ne fermera pas pendant les travaux, mais il faut être lucide sur le fait qu'il devra fermer. On veut concentrer ces travaux sur 1 an et demi. Je préfère l’idée d'une période de travaux plus courte avec une fermeture plutôt que de rester ouverts avec des travaux qui s’éternisent", a affirmé Laurent Wauquiez. Un directeur général et un directeur scientifique (ce dernier aura un rôle de conservateur) vont être recrutés prochainement. "On a déjà eu un très grand nombre de candidatures", s'est félicité l'ancien maire du Puy-en-Velay. Le comité scientifique sera dirigé par Sophie Makariou, présidente du musée national des arts asiatiques Guimet à Paris. Un comité d'honneur sera également créé, avec Stéphane Bern comme président. "L’objectif est que les parrains qui ont porté le projet de renaissance puissent continuer de nous accompagner", a commenté le président du conseil régional.