lyon turin
Le chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin.

Et si… l’Italie se retirait du projet Lyon-Turin ?

Une question qui fait trembler les défenseurs du projet de liaison ferroviaire entre les villes de Lyon et Turin.

L’idée n’est pourtant pas si incongrue tant la France traîne en longueur sur le tracé des voies d'accès au tunnel. Avant tout, il faut savoir que le Lyon-Turin se décompose en trois parties : le tunnel sous la frontière, les voies d’accès françaises au tunnel, et les voies d’accès italiennes au même tunnel.

Problème, si l’Italie a déjà tracé un itinéraire et voté son budget, pour ses propres voies d’accès au tunnel, il n’en est rien pour la France qui traîne à prendre une décision. Le ministre des transports, Clément Beaune, a seulement annoncé que l'Etat pouvait s'engager à hauteur de 3 milliards d'euros sur les voies d'accès qui pourraient en demander... plus de 10 milliards. Rien n'a été voté côté budget, ni même pour ce qui est du tracé exact pour rallier le tunnel sous la montagne.

Pour rappel, l'Union Européenne a déjà annoncé qu'elle pourrait payer au moins la moitié des 10 milliards . Le ministre a cependant aussi demandé un effort à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, du patron de la droite, Laurent Wauquiez (LR). Ce dernier a donc annoncé "s'engager à ce que la Région paie un tiers de la part de toutes les collectivités locales" au Progrès.

Lire aussi : Lyon-Turin : le spectre d’un tunnel sans trains

Résultat, les esprits commencent à s’échauffer côté italien à cause de ce retard, surtout que, sur le tunnel, les transalpins s’étaient engagés à payer proportionnellement davantage que la France, pour compenser leurs voies d’accès plus courtes que les françaises.

Mais une sortie du projet est-elle seulement possible ? “Non, on ne sort pas comme cela des traités internationaux”, assure Stéphane Guggino, le délégué général à la Transalpine, l’association réunissant les acteurs défendant le projet. Pour lui, “il est par contre probable que l’Italie veuille négocier sa participation financière vis-à-vis de la France, car aujourd’hui ils paient 10 % de plus que nous, proportionnellement à leur territoire dans le projet”.

Lire aussi : Grégory Doucet réaffirme son opposition à la liaison ferroviaire Lyon-Turin

L’Union européenne, le plus important financeur du Lyon-Turin avec 50 % du budget à sa charge, pourrait quant à elle être tentée de diriger ses fonds dans d’autres projets.

En attendant, si rien n’est décidé, c’est la ligne historique qui sera utilisée à la sortie française du tunnel. “Mais l’Italie aura une capacité de 162 trains par jour, contre 90 pour la France, et encore, notre vieille ligne n’est pas dimensionnée pour les gabarits standard européens”, pointe Stéphane Guggino.

Lire aussi : 42 maires de la métropole de Lyon en faveur du Lyon-Turin

Rappel du projet :

Rappelons ce projet vieux de trente ans : les enjeux sont européens et pourraient révolutionner la manière de transporter des marchandises à travers les Alpes, sur les 270 kilomètres qui séparent Lyon de Turin. L’objectif est de porter le trafic à 40 millions de tonnes de marchandises échangées en mettant des camions sur des trains afin de capter les flux européens, au cœur d’un immense axe ferroviaire reliant Lisbonne à Kiev. L’idée étant de décarboner la vallée de la Maurienne, polluée par le trafic routier. Le projet se découpe en trois parties : les accès français (150 km), les accès italiens (60 km) et le tunnel de base (57 km), qui deviendra le plus grand tunnel ferroviaire au monde.

Lire aussi : "Le Lyon-Turin va dans le sens de l'Histoire" (vidéo)

Les commentaires sont fermés

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut