carrière lithium
Le site minier de Beauvoir, à Echassières (Allier) pourrait permettre d’extraire 34 000 tonnes de lithium par an @Imerys

"Grand inventaire des ressources minières" de Macron : Auvergne-Rhône-Alpes en pole position

Afin de mettre en place sa grande "planification écologique", le président de la République Emmanuel Macron a insisté sur la réalisation d'une cartographie de nos ressources minières, afin de "sécuriser cette souveraineté de nos matières premières." La région Auvergne-Rhône-Alpes regorge de richesses oubliées.

"Un grand inventaire des ressources minières." Lundi 25 septembre, depuis l'Elysée, Emmanuel Macron a présenté les grandes lignes de la planification écologique, à l'issue d'une réunion en présence de la Première ministre et des ministres concernés. 

Et parmi les leviers qui permettront de mettre en place la "planification écologique" de la France, le président de la République a expliqué qu'il fallait une cartographie détaillée des richesses des sous-sols.

"On va accélérer sur la partie industrielle avec deux grands chantiers qui s'ouvrent devant nous. D'abord, un grand inventaire des ressources minières qui sont nécessaires à la transition écologique, car on doit disposer d'une carte précise des ressources en matière de lithium et de cobalt qui se trouvent sur notre territoire pour sécuriser cette souveraineté de nos matières premières."

Le deuxième chantier, en matière d'industrie, est celui des "technologies de rupture, en particulier de l'hydrogène et de la capture et de la séquestration du carbone".

Un inventaire minier mené entre 1975 et 1992

Le président de la République semble s'appuyer sur un rapport d’information du Sénat de juillet 2022 qui expliquait que l’inventaire minier français, confié par le gouvernement au BRGM, avait été mené entre 1975 et 1992, et ne sondait pas en dessous de trois cents mètres. Ce rapport estimait "crucial" de l’actualiser et de creuser à des niveaux plus profonds. Les trois auteurs encourageaient du reste le gouvernement à adopter une "politique minière ambitieuse" afin de réduire la dépendance de la France en matière de métaux critiques.

Le sous-sol est longtemps resté l’impensé de la transition énergétique. Personne n’imaginait guère que la solution pouvait être sous nos pieds, jusqu’à l’annonce du très ambitieux projet d’exploitation mondiale de lithium dans l’Allier.

Le sous-sol, impensé de la transition écologique

D’ici 2028, le petit village d'Échassières, à la frontière de l’Allier et du Puy-de-Dôme, à cent cinquante-cinq kilomètres à vol d’oiseau de Lyon, à peine quatre cents âmes, pourrait devenir la capitale européenne du lithium. Imerys, multinationale française spécialiste des minéraux industriels (4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 14 000 salariés), compte y exploiter une mine pour en extraire, chaque année, 34 000 tonnes. Le tout sur un quart de siècle “au moins”, selon le plan industriel annoncé en fanfare en octobre dernier par le groupe. Ce qui, sur le papier, en ferait l’un des plus gros producteurs mondiaux (nonobstant la vingtaine de projets de mines de lithium recensés à ce jour en Europe, notamment celui de Vulcan Energy, à Karlsruhe, à la frontière franco-allemande), permettant d’équiper 700 000 voitures électriques par an sur l’objectif des deux millions fixé par le président de la République). Et propulserait la région Auvergne-Rhône-Alpes centre d’excellence européen pour l’extraction du lithium des roches dures.

Lire aussi : Les richesses oubliées du sous-sol d'Auvergne-Rhône-Alpes


"Nous reprenons conscience que notre sous-sol constitue un actif stratégique"
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique


Vu du ciel, le site – pour lequel un permis exclusif de recherches de mines de lithium (mais aussi d’étain, de tantale, de niobium, de tungstène et de béryllium) a été autorisé par arrêté du ministre de l’Économie – représente, en superficie, un quart de la ville de Lyon.

Lors de la présentation du projet d’exploitation mondiale de lithium dans l’Allier, en septembre 2022, la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher avait expliqué : "nous reprenons conscience que notre sous-sol constitue un actif stratégique".

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