Mélenchon, Amard et Bouhafs et sur un bateau. Qui tombe à l'eau ? L'éditorial du rédacteur en chef de Lyon Capitale.
Il n'aura fallu que 39 heures pour que Taha Bouhafs jette l'éponge. Le journaliste militant de 25 ans, soutenu par LFI et parachuté aux législatives à Vénissieux, avait annoncé sa candidature sur Twitter le soir du samedi 7 mai. Dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 mai, sur le même réseau social, il expliquait qu'il ne tenait plus. Et dans la matinée, Jean-Luc Mélenchon entérinait officiellement le retrait de l’activiste.
"À 25 ans c'est lourd de vivre avec des menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes. Je m'en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire." s'excusait, toujours sur Twitter, l'ex-candidat LFI à la présidentielle. Quant au Insoumis il avait expliqué avoir "(encaissé) une tempête d'attaques".
Au cœur des critiques contre le candidat médiatique et controversé de LFI, sa condamnation en septembre 2021 (dont il a fait appel) par le tribunal correctionnel de Paris pour injure publique à caractère raciste. Il avait qualifié la syndicaliste policière SGP-FO Linda Kebbab d' "Arabe de service". L'arroseur arrosé en quelque sorte.
Dans les colonnes de Lyon Capitale, la policière d'origine vaudaise s'était ainsi émue : "Il (Taha Bouhafs, NdlR) est dans une attitude vengeresse de l’histoire coloniale française. Sa démarche, politique, est d’inverser les dominations du passé : le Blanc a dominé le Noir et l’Arabe, c’est désormais à eux de dominer. (…) Pour lui, être arabe ou noir, c’est forcément être abonné à la souffrance, à la répression, au racisme des forces de l’ordre ou de la justice."
C'est qui le patron ? Si on ne doute pas de l'attachement de Jean-Luc Mélenchon au natif d'Echirolles, dans la banlieue grenobloise (où ce dernier s'était présenté, en vain, en 2017), on peut en revanche méditer sur le jeu habile du chef de file de la Nupes (la Nouvelle union populaire écologique et sociale, réunissant LFI, EELV, le PS et le PC) qui, en catapultant à Vénissieux celui qu'une partie de la droite et de la gauche estime flirter avec le communautarisme (et au sujet duquel Jean-Luc Mélenchon savait très probablement qu'il faudrait le débrancher suite à l'immanquable tollé que Taha Bouhafs aurait suscité), a fait une oeillade appuyée aux militants les plus à bâbord de l’échiquier de gauche.
Malin, celui qui se prépare "plutôt à l'idée d'être Premier ministre qu'à l'idée d'être de nouveau député" est aussi leste sur la morale, en parachutant son gendre Gabriel Amard à Villeurbanne. Que se serait-il passé si Emmanuel Macron avait investi sa belle-fille en terre d'élection ?
Que se serait-il passé si Emmanuel Macron avait investi sa belle-fille en terre d'élection ? ???par ce qu'il se gêne pour nommer des personnes acquises à sa cause, qui est le boss de l'institut de sondage ?