Les gouvernements passent, les politiques en faveur de l’internat demeurent. Les réalités des internes et les motivations des familles sont pourtant différentes selon l’emplacement géographique. Enquête sur un modèle de scolarité qui résiste à l’épreuve du temps.
L’image d’Épinal du film Les Choristes a du plomb dans l’aile. L’époque des immenses dortoirs aux lits alignés sur du carrelage froid et aux toilettes fétides est révolue depuis longtemps. Chambres par petits groupes, douches individuelles, salle de sport, soutien scolaire, près de 200 ans après les premières ouvertures, la réalité de la vie des internes a bien changé. “Il y a quand même une forte prise en compte du bien-être de l’élève, avec l’idée de lui proposer des activités sportives, des sorties, un accompagnement éducatif complet. En général, ils sont au maximum quatre par chambre, avec des éducateurs qui vont les aider à faire leurs devoirs. L’internat n’a plus rien à voir avec ce qu’il se faisait à une autre époque”, balaie Nicolas Magnin, inspecteur d’académie et directeur adjoint des services de l’Éducation nationale dans le Rhône.
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Une constante demeure toutefois : la foi des politiques de l’éducation en ce système de scolarité bien particulier. Depuis deux décennies, quelle que soit la couleur politique des gouvernements, les différents ministres de l’Éducation ont poussé au développement de ce modèle de scolarité [lire l’entretien]. La dernière déclaration en date remonte à avril, par la voix du Premier ministre, Gabriel Attal (LREM), à l’occasion de l’inauguration d’un internat niçois pour les élèves en décrochage scolaire. L’ancien ministre de l’Éducation proposait de réserver les “50 000 places d’internat disponibles” à des jeunes “ayant de mauvaises fréquentations” et ainsi leur éviter de “plonger dans la délinquance”.
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