Pollution de Lyon, vue depuis la Tour Oxygène © Tim Douet

Pollution de l'air à Lyon : l'État menacé par une nouvelle condamnation

L'État pourrait payer 10 millions d'euros pour la mauvaise qualité de l'air à Lyon, selon une proposition du rapporteur public du Conseil d'État.

Dans ses conclusions du mercredi 8 novembre, le rapporteur public du Conseil d'État se penche sur la pollution atmosphérique des villes de Lyon et Paris. Selon lui, "le compte n'y est toujours pas". Il propose ainsi la condamnation de l'État pour la période allant du 12 juillet 2022 au 12 juillet 2023 ; une recommandation que le Conseil d'État pourrait bien suivre dans une décision future.

Le dioxyde d'azote, trop présent à Lyon

Malgré les "progrès notables", relevés par le rapporteur public, la région lyonnaise conserve un taux de dioxyde s'azote (NO2) trop élevé. "On reste au dessus des valeurs réglementaires à Lyon, notamment au niveau de la station située sur le périphérique à Villeurbanne", explique Raphaël Desfontaines, correspondant territorial Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Alors que le seuil de dépassement est actuellement fixé à 40 microgrammes par mètre cube (µg/m3), la Commission européenne pourrait même l'abaisser à 10 µg/m3 d'ici peu. Ainsi, les taux de NO2 dans l'air sont un véritable défi pour l'État qui n'a que peu de temps pour agir.

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En 2017, le Conseil d'État avait déjà demandé que des efforts soient faits sur les taux de particules fines et de dioxyde d'azote dans l'air. La France s'est finalement vue condamnée à deux reprises, en 2020 et 2021. La préfecture s'engage aujourd'hui à une baisse des émissions "d’au moins 69 % en 2027 par rapport à 2005". À l'heure actuelle, les données recueillies par les 80 stations d'Atmo montrent une diminution avoisinant les 60%.

Des efforts qui payent doucement

"Pour les oxyde d’azote comme la plupart des polluants, la qualité de l’air s’améliore depuis une vingtaine d'année sur la Métropole", indique Raphaël Desfontaines. Les particules fines (PM10) sont ainsi déjà passées en dessous des niveaux règlementaires dans la région lyonnaise, tout comme le souffre (SO2), qui a longuement titillé les narines des Lyonnais. Cependant, "on est au dessus des valeurs recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)", temporise le correspondant territorial. 

En effet, ces polluant sont irritants pour les bronches et favorisent les crises d'asthme et les infections pulmonaires. De plus, les normes européennes actuelles sont bien moins strictes que celles recommandées par l'OMS. Par ailleurs, un autre occupe désormais les esprits, l'ozone, puisque son taux dans l'air augmente au fil des années. "Entre 2007 et 2019, l’exposition a augmenté de 22 % dans la région", détaille la Préfecture du Rhône.

Lire aussi : "Depuis 10 ans, la qualité de l'air s'est largement améliorée à Lyon", directrice générale d'Atmo

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