Au sein de l’Éducation nationale, l’inquiétude est grande depuis que le Gouvernement a annoncé la réduction progressive des contrats aidés. Dans l’académie de Lyon, 1 390 contrats aidés devaient avoir été supprimés au 1er septembre 2017.
“De moins en moins d’adultes tandis que le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter”
Jugés "extrêmement coûteux" et "pas efficaces" par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, les contrats aidés se dirigent vers une voie de disparition. En mars 2017, 3 720 personnes bénéficiaient de contrats aidés dans l'académie de Lyon, notamment pour aider à assurer les tâches administratives au sein de la vie scolaire. Au 1er septembre 2017, le Gouvernement a demandé que le nombre de contrats aidés soit de 2 330, soit l'équivalent de 1 390 contrats supprimés. "Voilà ce qu'ils appellent des ajustements", ironise la professeure d'histoire-géographie Ludivine Rosset, secrétaire académique du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES). "Ces suppressions vont créer des difficultés de fonctionnement. On a de vraies inquiétudes", confie-t-elle, avant de rappeler que "dans les établissements, nous avons de moins en moins d'adultes tandis que le nombre d'élèves ne cesse d'augmenter". Au niveau national, les 73 000 contrats aidés au sein de l'Éducation nationale devaient être réduit à 50 000 en à peine quelques semaines.
L’accompagnement des élèves en situation de handicap serait maintenu
L'inquiétude est d'autant plus palpable que les effets de ces “ajustements” ne se font pas encore pleinement sentir. "Comme des contrats sont en cours, les manques vont apparaître petit à petit et ils concerneront plus les primaires que les collèges et les lycées", ajoute Ludivine Rosset. "Apparemment, l'accompagnement des élèves en situation de handicap qui était effectué grâce aux contrats aidés va être maintenu. Dans ce domaine, une grande partie des personnels sont des contrats aidés", explique-t-elle. "J'espère que ce sera le cas, car dans certains établissements la disparition des auxiliaires de vie (AVS) a été palliée par les contrats aidés, donc aujourd'hui, non seulement il n'y a plus d'AVS, mais il n'y a plus de contrats aidés à la place", s'insurge-t-elle. En parallèle, la volonté affichée du Premier ministre, Édouard Philippe, de réduire le nombre de fonctionnaires, n'augure pas, selon Ludivine Rosset, une volonté de remplacer certains contrats aidés par de véritables postes. "Je ne suis pas certaine que ce soit dans l'air du temps", conclut l'enseignante.