Des anciens salariés lyonnais d’un centre d’appel SFR retournent devant la justice après avoir été déboutés une première fois. Ils accusent le repreneur, Teleperformance, de les avoir forcés au départ.
122 anciens salariés d’un centre d’appel SFR à Lyon retournaient aujourd’hui devant la justice. En 2007, ils avaient dû quitter leur emploi, dans le cadre d’un plan de départ volontaire, après la reprise de leur entreprise par Teleperformance. Ils avaient donc décidé d’attaquer, dénonçant une fraude entre SFR et Teleperformance.
Selon leur avocat, Me Romain Geoffroy, Teleperformance a "contraint les salariés à quitter les centres d'appel" repris à SFR dans le cadre d'un plan de départ volontaire en 2007, "au mépris d'un accord de gestion prévisionnelle des emplois signé en 2006", par lequel SFR s'engageait à maintenir tous les postes.
“On ne nous a pas laissé d’autre choix que de prendre l’argent et de partir”
En première instance, le conseil des prud’hommes de Lyon avait débouté les plaignants, considérant que "l’existence d’une éviction forcée [n’était] nullement établie", ce que conteste Me Geoffroy : "Le consentement des salariés a été forcé. Le cessionnaire est à la solde de SFR. L’opération globale a été réalisée dans un but économique."
"On ne nous a pas laissé d’autre choix que de prendre l’argent et de partir. On a accepté le plan de départ volontaire le couteau sous la gorge", a déclaré à l’AFP Nora Habdi, une ancienne salariée lyonnaise. Les anciens salariés demandent 10 000 euros de dommages et intérêts et une année de salaire par décennie d’ancienneté.
Des salariés indemnisés à Toulouse
Dans la même affaire, d’ex-salariés toulousains ont obtenu gain de cause en juin dernier. La Cour de cassation avait estimé que l’accord de 2007 "méconnaissait l’engagement" pris dans le cadre de l’accord de 2006 et "privait les salariés d’une chance de conserver un emploi au sein du groupe". La Cour avait condamné SFR et Teleperformance à verser entre 4 000 et 30 000 euros à 191 ex-salariés. Pour les 122 anciens salariés lyonnais, il faudra encore attendre : l'arrêt de la cour d'appel a été mis en délibéré au 4 mai.