La cour d’Assises de Grenoble a finalement reconnu Manuela Gonzalez coupable d’assassinat et de tentative d’assassinat de son ex-mari Daniel Cano. Elle est même allée au-delà des réquisitions du parquet, en la condamnant à 30 ans de réclusion ferme.
Le verdict va donc au-delà du réquisitoire de l'avocat général Pierre-Marie Cuny. Dans la matinée, ce dernier avait requis 25 ans de réclusion criminelle à l’encontre de celle qui a été surnommée la “veuve noire de l'Isère”. Pointant du doigt la méthode de défense de Manuela Gonzalez, il l’avait comparée à un "panneau de fumée" constitué de mensonges et d’incohérences : "Quand elle répond, elle botte en touche, elle dit qu’elle ne se souvient pas, invoque la pression des gendarmes lors des interrogatoires et soulève l’ineptie de certains témoignages." Son obstination à contester les faits ? "Désarmant", selon l'avocat général, tout comme son entêtement à vouloir "démonter les paroles des experts". "Il y a des éléments lourds, précis et concordants qui me permettent de vous demander d’entrer en voie de condamnation", avait-il conclu.
Le début d’une “saga judiciaire”
Maître Gallo, avocat de l’accusée, avait lui exhorté les jurés à "préférer la réalité à la rumeur" et sollicité l’acquittement de l’accusée pour manque de preuves à son égard. Il les a notamment harangués, ainsi que l’ensemble du public, en insistant sur le rôle joué par la médiatisation qui, selon lui, aurait créé un personnage de toutes pièces, à l’encontre de Mme Gonzalez, en lui imputant une série de qualificatifs contribuant à propager la rumeur – "veuve noire", "mante religieuse", "Barbe Bleue" – et à entraver sa présomption d’innocence.
Manuela Gonzalez a dix jours pour faire appel. Son avocat a déjà déclaré qu'il souhaitait un appel, et évoque même le début d'une "saga judiciaire" qui n'en est qu'à sa première étape.