36 ans, "envoûté" et jugé pour le meurtre de sa mère

En toile d'un fond, la gestion d'un hammam.

Un fils tue sa mère de 45 coups de couteau. Il avait pris goût à l'alcool et aux psychotropes. Depuis quelques années, il en était devenu complètement dépendant, perdant ses moyens, usant, parfois, des comportements hallucinés. Le jour du meurtre, Djamel Laimene est ainsi arrêté deux fois par la police, puis pris en charge par l'un de ses frères : en début de matinée, il débarrasse un bar désaffecté pour faire un monticule de gravas au centre d'un rond-point, tenant des propos incohérents. En milieu d'après-midi, il est surpris en train d'égorger une volaille sur la voie publique. Le soir, malgré les conseils de l'une de ses filles, Kheira Laimene se retrouve face-à-face avec son fils Djamel, qui a les clés. Comme d'habitude, il lui réclame de l'argent. Refus. Le ton monte. Une dispute s'ensuit. La mère chute et est frappée avec l'un des couteaux que son fils a pris soin d'amener dans un sac à dos. Quarante-cinq coups portés, dont certains alors même que la victime tournait le dos à son agresseur. Treize plaies se situent sur le bras droit et la main gauche, démontrant que la victime tentait de se défendre. Un coup porté derrière l'oreille - tellement puissant que la lame se tord -, sur une profondeur de 8 cm lui est fatal. Vers 21h15, la police retrouve l'assassin, allongé sur le trottoir, près de l'immeuble, gesticulant et criant qu'il avait tué sa mère. Des analyses attesteront d'un taux d'alcoolémie de 4,54 grammes par litre de sang. " Victime d'un envoûtement " selon lui, Djamel Laimene dira qu'un autre personnage présent en lui avait tué sa mère, la libérant ainsi du sort jeté par sa famille. Quel sort ? Difficile à dire. On sait juste que l'assassin n'avait jamais supporté d'être mis à l'écart de la gestion du hammam familial, fruit d'un héritage. Des tensions avaient éclaté à plusieurs reprises.
De l'avis des experts psychiatres, Djamel Laimene souffrait de psychose schizophrénique et était " atteint au moment des faits d'un trouble psychiatrique ayant aboli son discernement et le contrôle de ses actes ". Huit membres de sa famille se sont portés partie civile dans ce procès.
Guillaume Lamy

Cour d'Assises. 2, rue de la Bombarde. 5e. Mercredi 21, jeudi 22 et vendredi 23 à partir de 9h30.

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